3o
les peuples barbares des contrées ardentes;
G’est un« enfant de la Nâture qui cssalèeses
premières forces 5 péut-être^un jour il apt
prendra r s’en servir contre les" usurpateurs
de sa patrie.
Composée de deux variétés placées sous
la route enflammée idu soleil’ équatorial,
l ’espèce nègre n’auroit pu y résister-, si; la
Nature prévoyante ne: l’avoit pas douée
d’une- constitution humide / pituiteuse et
peu irritable. La chaleur que verse l’astre
du jour sur leur climat , développé chez eux:
l’action du systêriie nerveux ; c’est ce qui
donne en général au nègre de la mém dire iit
une cçrtaine; aptitude morale. Sensible à la
musique, souple de corps , il n’est souvent
corrompu que par la captivité et par les
vices de ses oppresseurs. S’il ne montre au
lieu de génie que des,préjugés puériles, on
pourroit du moins en faire ün hommè ntije^
et non pas un ësclavë imbécillè et méchant;
La lignee hottentote. :est d’un >esprit plus
lourd , plus épais!, plus automatique que
celui de tous les autres hommes dé la terre ;
peut-etre au dessous idu caraïbe pour lés
connoissances, le lioltentot a le coeur plus
simple. Si les raisonnemens les plus naturels
sont au dessus de sa portée, s’il est né,
pour ainsi dire, eunuque pour les sciences,
son ame est 'douce et bienfaisante.
Il me semble que l’homme ait besoin de
res ter ignorant pour être naturellement bon,
et que les vicës naissent à mesure que l’esprit
«’éclaire* Ce n’est qu’au sein des sociétés
qu’on voit s’élever ces attentats inouïs qui
font frémir la Nature, parce que l’homme
n’ignore point le profit qu’il peut en attendre.
Le coeur pacifique du sauvage ne connoît
pas les crimes et n’en a pas besoin pour
vivre content. Je remarque dans tous les
peuples des contrées équatoriales, un extrême
penchant à l’imposture, parce,qu’étant foi-
hles, ils ont besoin de dissimuler ; la franchise
ne se trouve què dans les corps forts
et musculeux des septentrionaux.
Nous devons observer que les esprits
obéissent plus long-tems aux impressions
étrangères que les corps eux-mêmes. Ceux-
ci n’éprouvent souvent que des altérations
superficielles, excentriques ; mais l’aine une
fois ébranlée dans sa racine, conserve un
pli que rien ne peut détruire. Tel est l’empire
de l’habitude dès le jeune âge ; elle nous
donne des affections que nous portons au
tombeau. L’enfance en est sur-tout susceptible
parce qu’elle est foible. Elle est Fé*