sables, c’est le devoir de tout gouvernement;
mais qu’on exclue de leur sanctuaire tout ce
qui en est indigne. Il faut des poètes,. des
musiciens , des peintres, des écrivains , des
artistes pour illustrer, pour immortaliser les
hommes célébrés et récompenser le mérite,
pour diriger la morale publique, pqur éclairer
les peuples, pour embellir la vie; mais
il faut que ce soiept des êtres au dessus du
commun qui professent ces états., et, qui
sachent les ennoblir par leurs talens et;leurs
vertus. Que jamais ils ne se prostituent au
vice, à la bassesse, à l’ignominie ! ils ne sont
pas faits pour ramper et pour s’avilir. Il n’y>
a que la médiocrité qui soit vicieuse. Quand
on ne peut parvenir par son propre mérite,
on cherche le secours de la corruption et de
l’intrigue. Tandis que l’homme de génie se
consume dans le cabinet à la recherche de
la sagesse et de la vérité , l’auteur vulgaire se
traîne lâchement sous les portiques dorés
des palais, pour recevoir des grands un coup
d’oeil de protection et d’orgueil, avec une
pension que lui disputent des valets et des
fripons. Ainsi les beaux arts, qui devroient
servir à retarder la chute des états , en
retrempant les aines, les précipitent vers
leur ruine , et préparent leur désastre. Les,
DU GENRE HUMAIN,
sciences, moins courtisannes que la littérature
; savent mieux st^respecter ; elles
brillent moins, il est v ra i, dans les sociétés,
et par cela même elles sont plus sages.
De même qu’on peut jugër du caractère
des nations par les moeurs des romans , par
l’esprit des chansons et par la nature du
langage qu’on trouve chez elles , le médecin
philosophe le devine encore par les maladies
qui y régnent Communément ; mais ce sont
principalement les affections morales qu’il
est nécessaire d’observer. Si vous eonnoissez
lé genre de folie le plus fréquent chez uii
peuple, vous avez trouvé ses penchans et
ses habitudes les plus secrettes. C’est dans
la démence, comme dans l’ivresse, que l’ame
se dévoile ; c’est là qu’elle paroit à nud. La
connoissance physiologique du système nerveux
(1) peut seule nous développer tous les
(i) Léopold Auenbrugger, Experiment. de reraed.
speeif. in manjâ ; Vienn. Ï776 , in-8, a remarqué que
dans les motnens d’exaspération; nerveuse dans la manie
, les parties naturelles se retiroient et diminuoient
excessivement de volume, p. 5 , et sq. Toute la vie
se retire alors dans lés forces musculaires, qui sont
énormes dans cette maladie. Les atlilêtes ont aussi de
petits organes de génération, à proportion de leur
stature. Il en est de même des hommes qui travaillent