cga h i s t o i r e n a t u r e l s
sociales, du bien être, aussi parfaitement
que l’individu qui est sous nos yeux ; je ne
.vois pas quel fruit il en retireroit à sôn âge,
en se livrant à la misère, à Fabandon, à
l ’emprisonnement pour ainsi dire, à une
captivité continuelle , àda perte de la société,
à une insensibilité morale très-complette] etc.
I l n’y gagne rien à coup sûr ; et l’on pense
bienqu’il ne se soucie nullement, et ne peut
même compter pour quelque chose, dans
son état d’ignorance, la considération publique;
puisqu’il cherche sans cesse à se dérober
à la société , à fuir au fond dés forêts.
Mais encore une fois, considérons les faits,
sans chercher à nous distinguer par des suppositions
et des paradoxes.
Sans doute on demandera s’il est probable
que cet enfant ait pu vivte daîns les
bois dès sa plus tendre jeunesse F et presque
» en sortant du sein maternel ; jé n’hésite pas
de répondre que non. Il est certainement
hors de toute vraisemblance ét^phÿAiûûé-
ment impossible3$ bien que nous ne cOnnois-
sions pas toutes les ressources de Finstinct),
qu’un enfant naissant puisse trouver à vivre
seul ,c délaisséf iaibandonûé dans les fdrêtèy et
qu’il sache se ,so à s traire aux dangers qui
l ’entourent. Recourir à l’intervention de la
pitié maternelle des bêtes, et à un allaitement
de- celles qui ont des petits, comme
la fable historique le rapporte de Roniulus
et Rémns, c’est bien plus que douteux (1).
Il faut donc nécessairement admettre que
notre jeune homme a été élevé • jusqp’à un
certain! âge dans; 1 e spin de la société ; et j’ose
assurer qu’il en a dû être de même pour
tous< les sauvages trouvés en Europe. Mais
j’entends qu’on s’écrie qu’ils ne 1 sont donc
.pas .y’éQtableme^t ; Jeyjlemandërai
à mon tour^s’il est possible qu’il y ait des sauvages.
L’homme peut-il être autrement élevé,
dans tousses cas, sans la société d’une mère
ou du moins d’une nourrice, puisque- Jps"£ni- •
maux les plus agrestes, les léopards les plus
fémcesjesont bien eux-m êmes ? Nos loups
en. sont-ils plus sociables pour cela? Suivant
(xj Des personnesdignes.defoi avoient assure a Connaît,
JEvang. med. p. i3£, que lep ourses eide voient quelquefois
les.enfans éloignés de la maison pajerqelle . e t
qu’ellçsîes*àtfaitoie nt avèc leurs petits, qui.ont quelque
analogie de configuration àveo riiomme. Ceci est
arrivé dit l’auteur , à pliisièÜts individus ; mais j ’ai'
peine a ie croire. Cependant il est de fait qu’on a trouvé
des indjyid.us avec des ours. ,Çés animaux ayant quelque
analogie de forme avec-nous , se méprendroientiis,
?r