53o HISTOIRE NATUREEDE
coite, mais sans assaisonnement, sans pain;
d’ailleurs, il aime incomparablement moins
la viande que les fruits et les légumes, et il
montre que l’homme est plus frugivore que
carnivore; ce qu’indique en effet notre cûn-^
formation, quoique plusieurs philosophes
aient soutenu le contraire (i). On peut supposer
qu’il ,se nourrissait aussi d’insectes ,
de reptiles et d’autres animaux; néanmoins
on n’e n a aucune preuve.;Iet depuis qu’on
l’observe, on n’a rien remarqué, de sem-r
blabje chez lui. Au reste, il par oit fort indifférent
sur la crudité-et sur, la cuisson de^e
qu’il mange, et s’il fait grande attention à
l ’odeur de sa nourriture ,>il ne recherche
pas la délicatesse,des saveujrs:,:ni leur agrér
ment, t
Sa boisson n’est que do l’eau * pore, et
avee grande abondance Ifour b o ir e il se
plongepit la, boucjio dans les - rivières-! ou
les fontaines. ,(#) ;-mais s^it à .présent se
servir d’un vase. JI refuse constamment les
^"(r) Comme“ Iïelpetiùs^üwŸîîWSWB~f t, l , p.' 1
édit-, préai. ' i)
p (a) De même Que la fille dé Champagne* H . . . t ;
ïïist^ p. S;re}te rplong,0#it si bien qu’elle atteiguoit les
poissons , jXî- f/.
DU GENRE HUMAIN. 33i
iyins, la bierre, l’eau de vie , etc, ; il trouve
jçes boissonSf très-mauvaises ; et si on lui en
fait prendre dans un vase fermé sans qu’il
s’en doute, il les rejette; aussitôt en faisant
des signes de dégoût. On l’a un peu accoutumé
au lait qu’il refusoit parce qu’il ne le
connoissojt pas, ainsi que beaucoup d’autres
choses.
.... En mangeant des choses,qui lui plaisent,
cet enfant de la Nature se balance légèrement
de chaque côté en faisant entendre un gro-
meliement continu qui marque sa satisfaction
; il a soin de mettre toujours ses, fruits
en tas, à mesure qu’il les mange ; il les dispose
ainsi fort adroitement. Ç’est un plaisir de
lui voir porter à sa bouche avec ses petits
doigts ( car il ne se sert jamais d’aucun
instrument) des pois ou autre menue nourriture
; il s’y prend avec tant d’adresse qu’il
n’en laisse jamais tomber une seule partie;
il fait tout entrer dans sa bouche d’un seul
poup de doigt, et ne mâche pas long-tems^
I l est goulu et impatient quand il voit quelque
aliment ; il lui tarde de l’avaler ; il
cherche plutôt la quantité5que la qualité» £
Toujours fil cherche à manger ; il reçoit
tout ce qu’on lui donne pour cela, à moins
qu’on ne lui offre des alimens qu’il ne