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il ne counoît que le joug de la nécessitég il
n’obéit qu’à la force. Tout est^égal à
yeiix, puisqu’il ne fs’qcçqpe jamajsf. 4e 'tqujt
ce qui n’est pa& lui ou bien son aliment de
nécessité indispensable. Il ne (voit que le,
physique; il est le moi uniquerdaps la Nature;
et entouré de tout, Paris;, il est séparé
déjà soeiéfé par mille étrangers.,
i On demandera peut-être s’il Qpnuojt çe;
qui l’environne. Non ,f puisqu’il, n’y. Jait, jkùj,
mais attention que pour ce qui l’injtérpsse.
Les objets brillans frappent.sa yue ; ^us^il
aime cè qui éclate ; mais il n’y inet.aucun,
prix. Qu’on lui montre de la monnoie , il
choisira la plus éclatante, la plus blanche*
l ’argent plutôt .que l’or et le cuivre ; mais je
lui ai vu préférer satispeine une noix à tous
ces métaux ; ce que le . philosophe a déjà
deviné sans qu’il soit nécessaire de le dire.
I l n’est captif de rien ; enfermé qu’il,est, il
est libre, de tout, excepté de la nourriture.
I l ignore l’amitié ; il ne connoît pas encore
l ’amour ; il ne peut penser à rien, à ljexçep-
tion de ce qui l’alimente. Il n’apporte que là
toutes les ressources de son instinct,, tout le
produit de son intelligence. Il n’a nulle idée
des travaux des hommes; et l’on voit qu’il
est, sur une foule de choses, de la plus
profonde
DU GjENItÈ il U MAI Ni 55^
profonde ignorance. Les objets représentés
dans une glace lui paroissént la vérité.
On ne peut rien faire ‘ écouter ni comprendre
à ce jeune homme, dès objets qui
n’ont aucun rapport directà sa conservation
ou à son alinaenb Que-lui importe tout le
.ré&te ? Sa paressé* son insouciance pour ce
qui ne lui, jjîsjg rien, est extrême ; il ne s’en
inquiète pas fe moins du monde ; mais il est
plein d’activité pour Ce qui lui est utile.
Comment voudrait-on| par exemple| qu’il
connût l’existenee d’un Dieu ? Qu’on lui
montre les deux* la verdure* l’immense
étendue de la terre, les productions de la
Nature, il ne considère rien dans tout cela
s’iLn?y a rien;à manger^ voilà* lè seul côté
par où les objjets extérieurs pénètrent dans
son ame. Il est étonnant combien cette
unique idée l’absorbe entièrement ; il cherche
toujours de quoi manger, et il mange beaucoup.
Je suis très-surpris qu’il n’ait pas cent
indigestions, et qu’il puisse digérer ainsi tant
de choses crues, dures , sauvages, âpres; etc.
La cputuiuf est vraiment uixeres.pèce de nature;
aussi eejeuue homme e^t-ûl très-gtas.
On dirait que son ame soit uniquement rassemblée
dans son estomac; voilà son centre
T ome II. Y