198 HISTOIRE NATUREItlüE
et des passions qui secouent le genre hu-
main, diffèrent dans leur objet suivant le
caractère propre des nations. Il n’est aucune
race humaine plus capable du. fanatisme
guerrier que les mongols et les tartares;
il n’en est aucune plus adonnée aux sectes
étaux opinions religieuses, que les orien^
taux et tous les méridionaux. Qui ne conçoit
l’inquiette turbulence de la race cèln
tique ? Son intelligence , sa bravoure , ses
conquêtes, l’inconstance de ses institutions
lie font-ils pas’un étonnant contrasté avec
la molesse ji Iieffémipation, l’éternelle routine
de l’asiatique,yd’indolence du nègre j la
timidité du lapon, etc. ? Hommes qui vous
impose^ la pesante tâche de diriger les intérêts
d’une partie du genre,humainj,îétudiezî
son moral et sur-tout,son histoire physique
et naturelle, qui en .est la base. Eljeseule
vous peut indiquer ce qui eonvieutà chaque
nation et ce qui lui est contraire^ elle seule
peut vous initier dans là connoissance de son
caractère, modifié par lés températures, les
alimens, les coutumes,, etc. Ainsi les liomiiies
ne sont point exactement semblables par
toute la terre, comme l’ont pensé des philosophes.
Non, Helvétius, tous les esprits ne
Haïssent point égaux, soit parmi les indivis
• DU GENRE HUMAIN.'
ffus d’une même contrée, s o i t sur-tout dans
les divers pays de la terre. L’habitant du
Sénégal ou du cap de Bonne - Espérance ,
autrement «conformé que l’européen, n’exécutera
jamais les mêmes 'choses dans de pareilles
circonstances.; ••
Qui oser oit même penser que le caractère
moral des européens est par-tout semblable,
et que les; gouvernemens peuvent tout opérer
? Non, non ; ils ne-suivent jamais que
Pésprit publie dans leur marché, ou bien ils
s’affaissent et sè^renversent dans là poussière
lorsqu’ils 1 veulent^ « outre - passer certaines
bornes.: Le despotisme le plus absolu lui-'
même’, a ses propres limites parmi les nations
du midi.
Plus une affection est véhémente , moins
elle a d’existence;'la durée de renthousiasme
est en raison inversé dU son impétuOsitévLe
mahomélismeysi brûlant dans son principe,
s’éteint aussi plus rapidement qu’une religion
douce et tranquille/[Etabli par la terreur
de l’épée ; il périra par la plume.
Mais, comment se propage le fanatisme
des passions ? Par la'contagion de l’exemple.
Rien de plus étonnant chez l’homme que
cet empire de l’imitation} c’est par lui que
fes çonnoissances se disséminent, de meme