48 HISTOIRE HÀTüRELI/E
notre terre ont donc été souillés de ces ftp*
nestes atrocités.
On nous demandera peut-être si la faim
n’a pas été une des causes de l’anthropophagie.
Quoique je ne veuille pas prétendre
qu’elle n’y ait pas contribué, puisqu?il existe
des témoignages contraires ( 1 . ) et quoique
des auteurs aient cru que l’agréable saveur
de la cbair humaine avoit maintenu cette
horrible coutume (2)^ je ne; puis admettre
Agathémère nous l’apprend dés anciens éthiopiens. On
a rapporté des çhôses atroces des jaggas. Il n’est jamais
vrai qu’un peuplé •yendel < en marché ^public, de
chair humaine, comme on l’a soutenu, ^oyez,Je Reç
cueij, de l ’abbé Longuerue, p, 1 ,
.(1) Comme leseskiuiaux dévorans leurs .enfanâ ; mai*
bien malgré eux. Jérémie, Relat. de la baie de Hudfpnf,
dans les Rec. .de voyag. au nord, t -5 $p. 5o5. )Ellis ,
Huds. p. 197 \ aussi au nord de. l ’Amériq. 'Leolerq-f
Gaspés. c, st5 É lés caberres. de même | ;éelan Gufnil.la^
Relaq de l’Orénoq* t. 1 , p.,58o , mangeût; plutôt leurs
ennemis par le besoin que par haine. Orig. des
lois, t. 1 , p* 75 j de Pauu>, Rech. amer. t.;i > p. 3614
ont pensé que la faim aVoit principalement introduit
l ’anthropophagie.
. {a) Lacondaminie, ibid, p.-84* Gumiila, $t. 1 ,'p..â8®
Grillet, , Relat. p. 14. Gharlevoix , Hist. du Paraguay,
. 1 , p. 15f r le ttre s édifiantes ^ t. 8 , p- ïga > e t t. >9*
p. 10? DobrUih<0b'--f Hastvind» Mit.-neiw.-t*-i-,p.
qu© . JL
que ces motifs én soient le principe. D’ailleurs
, il ne faut pas,ltrop facilement ajouter
foi à'‘éè^liifèïies- àtrobei.yMB de crédules et
superstitieux voyageurs se- sont plus à exagérer
trop souvent, dans l’intention de s’en
faire âccrbirè^et dë donner à leurs relations
la chaleur de l’intérêt, Des missionnaires se
sont souvent aussi servi du tableau de ce
spectacle d’horreur-, afin de relever à nos
yeux le mérite de leurs travaux apostoliques
, f les’ effets salutaires de la religion
chrétienne; ; et pour engager les européens
à établir des missions dans | ces climats et
parmi cés .peuples étrangers, Malheureuseet
t. 2 , p. 59 j assurent que la chair d’homme est trës-
estimêe et recherché^ avec passion. Lery, Voy. c. i5 ;'
Lelt. édif. t. 9, p. 9. Dut$r£re, hx\t\W. t. 5; ont même
affirmé que les chïriguahês ,• peuple montagnard très-
cruel y voisin du Pérou, et d’autres américains engraissent
leurs prisonniers de guerre en leur amputant les
parties naturelles , comme on le pratique sur les ani-v
maux domestiques. Lorsque ces hommes Sont devenus
gras, leurs vainqueurs; s’en repaissent avec délités.'
Cavazzi, Reîaz. del Afiic. t. 2, p. 125- 153, et Lobos,
Abyssin, p. 25, prétendent que lès guàgues et les galles
ont des troupeaux de femmes dont ils se servent pour
assouvir leurs voluptés, et pour les dévorer ensuite.
Quelles horribles absurdités I
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