Î02 HISTOIRE NATURELLE
Sous un ciel plus pur et plus doux, elle fut
un simulacre énergique de la volupté (3), la
pantomime de l’amour, comme le fandango
espagnol et arabe (:4 ) e t les mouvemens * 2 3
ont une aussi. Pagès,~Voy. aut. du monde, 3i i .
Les tari ares chinois aussi. Je l’ai vu représentée par un
chinois venu en France.
(2) Les ostiaques, P allas , Voyag. t. 3 ; et Léqouv.
par sav. voyag. t. 5 , p. 29g. Steller, Kamtschatk. c. i.£.
Cook , Voyage 5e. KrâùheninnikotV Kamtschatka ,
part. 1 , etc.
(3) Cahusac, Traité de la danse , .L_2, *ep Afrique.
Lemaire, Barbot, Guin. Job son, Labat, Etliiop. t. %.
L a calenda, danse des nègres de l ’Amérique espagnole,
a été apportée d’Afrique et communiquée aux espagnols',
Pagès , ib. t . i , p. 3i2.
' (4) De Langle, Voyag. en Esp. t. 1 , p. sq.
Aussi dans'l’Amérique méridien. PrezierT Yoy. part. 2.
I l vient des maures et des arabes. Pagès ibid. Le
doyen Marti a donné , en 1712 , une bonne description
de cette danse à Cadix , où elle est plus vive et
même plus cynique qu’ailleurs. Les romains ne re-
eherchoiént-ils pas, selon Juvertal, les|éunesfîtles de
cette ville pour cela meme ? Lès femmes andalouses
sont renommées par leurs attitudes voluptueuses et
lascives,1 et par leur extrême souplesse dans tous les
exercices^ de volupté : Saltationis madus hqc ritu per
agitur, dit Marti ; saltant vir et foemina vel bini vel
plures. Corpora ad musicos modos per omnia libidinum
irritamenta versàntur, membroriim in eâ mollissimi
Jlexus , clunium motationes, micationes femorum. sa-»
DU GENRE' HUMAIN. 103
ioniques des anciennes grecques et rolaoiunî
^ 'irisultuum imagines, OmrtiCÙ denïqùe turgêhiis
lascivid solertissimà studio èxprëssa simulaeraï Pïdeaê
eevere virum, et cum quodamgannitucrissaref 'eminam,
eo lepôreac venustate, ut ineptoe per>fectb ac rusticte tïb b
videreniur tremblas nates Phoiidos jdppitleiqnoe : deni^
que talém perdgünt saltationem, qualem verisimilç est
suum Ilercitlem cum Oijiphale saltasse. Inieted omnïct
constrepunt cachinnis et roncltis, etc. Toutes les
danses, dans le principe , eurent pour but l ’imitation
des sentimens qui affectoient le pl us vivement le coeur
humain ; jeu x , guerre, amour. Il n’y a queJes*nations
neuves chez lesquelles elles conservent leur caractère
fortement imitateur; elles ont perdu chez nous tout lo,
feu de la pantomime; elles Sont devenues languissantes,
insignifiantes, de même que les langues. Elles n’ont plus
sur l’ame cet ascendant violent; elles n-excitent plus
d’enthousiaSm.e ; comme parmi les sauvages. Jadis des
grecs s’ou servirent, ainsi que quelques orientaux >
pour des sujets moraux, et religieux;; ils retraçoient
par des pantomimes, ou véritables danses y les actions
guerrières et les faits héroïques; ils rappeloient sur le
théâtre de la vie, les grands hommes qui ayoient illusr
fcré leur pays. Nous ne réyeillops la cendre que des
héros étrangers dans nos spectacles ; et moins sayans
en gesticulation ou en danse des maips, des piqds, de
tout le corps, que les anciens, nous nous efforçons
vainement à peindre des sentimens subtils et guindés,
qui ne disent rien au coeur. Cependant c’est.le propre de
tous les langages d’action de toucher le Coeur, et jamais
ls né pourront représenter, les jeux frivoles de l ’esprit.*