HISTOIRE NATURELLE
courts et comme rongés , sans doute à cause
de sa manière de se coucher. Il n’a pas plus
de poil (i) sur le corps qu’un autre enfant du
même âge et de même eomplexion. Celle de
notre sauvage paroît un peu molle et phleg-
matique. Il engraisse beaucoup ; mais il étoit
excessivement maigre lorsqu’on l’arrêta pour
1a première fois.
Le regard un peu effaré du jeune aveyro-
nais (2) ne se fixe sur rien, excepté sur sa
nourriture , ou bien sur les objets qu’il
cherche à éviter ou à prendre : alors un
coup d’oeil assuré, un regard vif lui suffisent,
car il paroît avoir la vue très-perçante. Il
distingue très-bien de loin les personnes qui
lui donnent quelque nourriture de celles
dont il 11’attend rien. On a remarqué chez
lui quelques moüvemens spasmodiques" et
un peu Convulsifs , comme s’il ayoit été
! (1) L e sauvage lithuanien étoit fort Couvert de poils.
Connor, Evangel. med. Amstelod. 1699, in-12, art.. iS /
p. i55. L in n é , Amæn,, acad. t. 6 „ p..6 5 , dit; que tous
les enfans sauvages sont très-couverts de poils J aussi
Jizdczynshy, p. 555.
" (2) Aussi la fille sauvage de Champagne;'|). /[o de ldn
Histoire.
effrayé
effrayé, mais ils sont peu sensibles. Sa têt©
est d’une grosseur' ordinaire (i)J
Ses dents ëtoierit, dit-on, noirâtres * maintenant
elles sont presque blanches<ffe# un>
peu jaunies à leur basé; -:ses gencives sont
presque déchaussées?, sans douté à cause de
la dureté dés alimens dont il-faisoit usàgé<£
ses lèvres, sa bouche sont très - rit 0biles ret
petites^ l’ouverture^ en est assez étroite
son visage n’est point désagréable 5 mais
régulièrement conformé^ k couleur de ses
joues1 n’est point roséef il est maintenant
très-gras j ?sa poitrine èsi potelée et ses mamelles
r en fiées. Çet ? état * marque l’in sou-
ciance , car tout individu sans passions, sans-
chagrin, sans inquiétude*, devient ordinairement
très-gras, dot état a fait perdre beaucoup
d’agilité à notre jeune garçon 5 sa maigreur le
rendoit hien plus ingambe (5), et il couroit
t res- r ap i dément.
Ses mouvemens sont prompts., ef même
- *(a?) Celui de Tulpius ayoit umfeont aplati, déprimé tf
l’occiput trèsbrenfié et tr&srproéminent, p. 296.. V
(2) L e jeune sauvagê d’Irlande avplt ?ùne grande
bouche/ jp»• 298 y Tùlpius*, jQbs. med. ibid.;| !
(5) L e sauvage de Papéberg, dont parle Camerariusy
Ilorar. subçes. cent, j j Francof. 1603, in 4 ; ; c;. * 7$ ,
T ome I L y