Si l’homme ne peut être considéré d’une
maniéré aussi bornée que le reste des corps
vivans ; si l’élude de leur nature né peut être
séparée de la nôtre ; et qu’il soit indispensable
à la médecine , ainsi qu’à la philosophie
et aux sciences, de les comparer afin
de les connoître: il n’est pas moins intéressant
d’examiner les premiers rudimens de
notre intelligence se développant peu à peu
dans le vaste cours dés siècles, s’élevant par
d’insensibles dégrés selon la diversité des
çlimats (1), au dessus de la sphère des animaux
; et notre espèce portant enfin ses
conceptions audacieuses jusqu’à un état sublime
qui la sépare désormais delà brute*
incapable d’une semblable perfection.
On me reprochera peut-être d’avoir trop
abaissé l’homme en le classant dans le principe
avec le reste des animaux (2)5 mais il a
nécessaire de faire examiner de pareils monumens par
des anatomistes exereés.vSi ceci .était vrai, il pronveroit
que les américains ne sont pas récens, comme on le
pense beaucoup trop légèrement.
(1) Dubos, sur la Poés. et Peinture, t. 2. TVinheb*
•manu, Hist. de Fart de Tantiquité, ( tràd. de l ’allem.
par Huber)y Leipzig. W , in-4, t. 1 , l .T , o. V'èïc*.
(2) Beaucoup d’auteurs célèbres ont été bien plus;
loin que moi, en assurant que l ’orang-outang était si
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fallu prendre l’homme physique (1) non pas
tel qu’il se présente chaque jour à nos regards
au milieu de la société:, mais tel qu’il
a été vu sauvage et qu’il doit être au sein de
la simple Nature. J’ai dû respecter 19. vérité;
assez d’autres ont pu s’écarter au delà eii
n’écoutant que la voix attrayante mais trompeuse
des hypothèses ou des préjugés.
rapproché de l ’homme naturel, qjut’on ne trouvoit près-
qu’aucun caractère différencie! entr’eux. Voyez Mon-
boddo, Essai an orig. progress of langüage 5 Lond.
178O^ in-8, t. Â Julien Ofrai , de la Mettriez ( sous le
nom de Charpe ), Hist. nat. de l’ame; la Haye, 174$^
inr8. Demaillet, Egypl. t. 2 , p. 102. J. J. Rousseau,
note 1 o du dise, sur inégal, des ‘'condit. Moscati,
Appendix. delle corpor. differ* Linné ^ Amænit. acad.
t. 6, anthropomorph. ;Des peuplés ressemblent à des
singes. Nie. del Techo, Relatibne dé Câaiguarum gente,
p. 5/f J. R. Forsfer, Suppl, au 2e voyage de Cûoh, t. 5.
p. 77 , le dit des mallicolois. —- I<es thibetains croient
que leur dieu Cenresi s’étant métamorphosé en singe y
et ayant pris une femme semblable à lu i, engendra
trois „mâles et trois femelles qui, se multipliant, devinrent
les habitans actuels du Tliibet. Voyez Alphabet
um tbibetan. p. 280. Ces peuples së croient donc d©
la même race que les singes.
(I) Blumèiibàchj Gen. hum. var. sect. SL Hunier,
Kaim.es, Skecht. hist. of man. t. 'fi Rrxleben, Mammal,
p. B sq,