Pour obvier v. ce mal J quelques sages
goiivernemens modernes ont trouvé plus
commode de faire le contraire ; ils ont laissé
enfouis dans toute l’horreur de la misère,
les talens , le génie , la vertu pauvres qui
dédaignent toujours de s’avilir à mendier
le pain amer d’une humiliante protection.
Abandonnés dans une accablante infortune ,
ils languissent et meurent desséchés d’impuissance
et de douleur , tandis que les récompenses
pleuvent sur le bas adulateur
qui trouve mieux son compte a encenser
le riche orgueil fout bouffi d’arrogance, qu à
s’exténuer de travail dans la retraite. Sainte
indignation de la justice ! et 1 on veut ainsi
perfectionner les peuples ! ' ...
Maïs que faire, dira-t-on ? Vous ne voulez
pas que l’or soit une récompensé ; âmes de
fer ! doit-on donc laisser la vertu périr de
faim , et le génie dans le désespoir du
malheur ? Que l ’or donne à vivre , mais
qu’il n’écrase pas le mérite.
Nations malheureuses ! commenf voulezvous
que la grandeur d’ame du génie et de
la vertu éclate parmi vous ? Sera-ce dans
le sein de l’opprobre ? Lèvera-t-elle une tête
altière dans les chaînes de l’oppression ?
Abattue sous un sceptre d’airain, accablée
sous le char opulent du vice , fera-t-elle
en tendre un indigne et suppliant murmure ?
Verra - t - elle,, sans un oeil de colore ,
la richesse énivrée du sang des infortunes,
prodiguant ses insultantes largesses, à des
hommes souillés de vipe^ ? Le vrai mérite
courbèra-t-il vers la poussière son front
respectable, pour ramasser.de sanglantes
humiliations , pour rong;ér dans l’obscuritp
du silence lès vils restes du faste et de f orgueil
X Supportera-1-il tj&ï. outrages d’un
Méprisable courtisan, d’un histrion insolent
et impérieux ? Non , non , il n’est pnïni
de génie, de courage e t. de vertu dans les
âmes rampantes. Qui s’expose à cette ignp-
minië' est un coçiir de botte ; qui sent
prostituer la noble fierté de son caractère ;
et reste calme;, a des entrailles d’airain. C’est
le détestable valet de la fortune ; l’or seul
est son dieu ; et l’on ose attendre la per-
. feclibilïté de tels hommes"!
O vous, rare& .et puissans génies^ qui nous
Ouvrîtes la carrière des sciences et des arts
bienfaiteurs du monde ! vous dont l’ame
brûlante s’élança par le seul ascendant ^du
sentiment à clé sublimes ponce ptio ns etiex-
vous , dites-moi, d es Relaves mercenaires ,
lorsqué vous moissonniez les palmes .trioni-*