218 HISTOIRE ÜÀTUR.ELI1E
grand chez les nations, par l’aride raison-«
nement, par l’égoïsme de l’intérêt ; mais
l ’énergie impétueuse des passions ^ l’impres-
ëion véhémente et profonde de l’orgueil de
Soi, de la rivalité nationale, l’ascendant de
l ’honneur , le prix de l’opinion publique,,
allument l’astre du génie et font éclater
toutes les lumières de l’entendement, humain
: le repos des affections généreuses est
l ’ataraxie de là mort ; ce sont elles qui, s’indignant
d’un long assoupissement, se ressuscitent
et font refleurir les états au bord de
leur tombe.
Rome tarit une des sources de sa grandeur
en détruisant Carthage, et l’Europe sèroit
moins florissante.,' en perdant !cêt orgueil national
qui la pârtage; i f est ,le plu s âpr e stimulant
delà rîŸàlité/ Qurpdurfôiï ignorer lés:
efforts de l ’émulation produite par la concurrencé
? llîte s “ nous, athlètes qui combattez
dans l’arène, guerriers, Fâdipîratipn:
ét l’effroi de la terre ; dites - nous combien
les regards de l’univers ont de prix à vos
yeux? Que dis-je, c’est pour eette réputation
même que l’homme s’enfonce dans les
déserts pour y vivre en anachorète y c’est
pour être plaint et admiré qu’il së condamne
à l’humiliation, qu’il s’immole aux douleurs y
nu g en re
c’est pour l’immortalité que César verse fles
larniesj devant la statue d’Alexandre : ainsi
les passions sont les ailes des talens et des
Vertus. . , , ..
Oui le sentiment a toujours été le seul
principe de la perfection humaine ; tout ce
qui peut le produire est b on , ét concourt a
cette fin ; mais quipeut l’exalter et le diri-
ger ? C’est' un gouvernement, éclairé ( sans
^Lontei Nl^erojez^ pas cependant que ce soit
toute espèce de gopvernepiept.. « Une heureuse
indépendance ^ dit Bémosthène (1)., fut
regardée par les, anciens .grecs., copime la
piesure dé la. feljcit^ >>. Or;
ii'n’y a , bon^eur
politique et moral. Quelle sera donc la demeure
des arts , des sciences, et avec elles,
des sociétés policées ? Sera-ce sous le despotisme
oriental qui dévore toutes les affections
humaines ; qui. brise tous les liens de
l ’association ciyiïe,et isole.tpuslæ êtres ; qui
ferme d’une barrière insurmontable toutes
les routes de l’honneur et de la gloire; le des*
potisme enfeu qui déchire l’ame, et la douce
consanguinité des coeurs , qui s irrité des
(1) Harangue dé la couronne, et pour Ctésiplion,
▼ ers la fin.