ment on porte en même teins à ces ho ni mes
ignoràns et barbares, les pesantes.chaînes
de l’esclavage avec la douce morale de l’évangile.
Ils ne s’en vengent que par leur
brutale cruauté.
Nous ne savons pas si véritablement la
chair humaine peut paroître meilleure que
celle des animaux au goût des cannibales,
quoique IVLeiners l’affirme-(i)> et quelles su-
matranais prétendent (2) que la. plante des
pieds et la paume des mains soient un manger
délicat. Labat ( 3 ) rapporte quelles caraïbes
préfèrent la chair de l’européen à celle
du nègre, et la chair de; l’anglais plutôt que
celle du français , qu’ils trouvent, dit - i l ,
plus coriace. Je ne pense point que l’homrne
fournisse un meilleur aliment que celui qu on
tire des bestiaux, et l’on s’est voulu, ce me
semble, égayer assez mal à propos sur cet
affreux sujet.
Il est très-étonnant que le-célèbre marin
Dampier qui avoit parcouru l’Asie J l’Afrique
et l’Amérique , et que Jean Atkins qui
(1) Ibid. Hist. t. 8, p. 36.
(2) Miller, dans Sprengels, Beytrage , tome 1 ,
p. i p b
avoit aussi vu ces deux dernières parties du
monde^à) ÿ aient assuré n’avoir jamais rencontré
de peuples anthropophages, où tant
de relations les ont décrits en si grand
nombre: * Ces deirx voyageurs doutent même
qu’il en existe. Je crois facilement qu’on a
Çxcéssévement exagéré le nombre des cannibales,
maîâ il est dmJ)osSible de récuser
les-preuves incontestables qu’on a données
de leur étxistence. Üoofc M l M l i ont mis
çette espèçe ■ de problême hors de doute à la
nonvell-e Zélande ; - et nous remarqlierons
avec eux que les anthropophages de la mer
du Sud sont cependant dans une grande
abondance d’alimens (2). Plusieurs nations
ont avoué qu’elles ne'se porioient à cette
horrible barbarie, que par la violence du
ressentiment, et nullement par la faim (5), (i)*5
(i) Consultez Son Voÿage of Guinea, Brasil and llie
ly S f ; P.Û48) et celui de Dam~
" 00 Cook et Förster, Voyagé^® ; p. ÿ8 et 3oo; voyez
aussi les Observations de ce dernier, dans le tome 5.
Morris , Resà pâtiéger kusteii; Gothemburg, 1792 ,
lé-o, décrit tes épou van tablés massacrés que les rois
de Dahomey font annuèllément de feiirs sujets , pour
plaire aux grigris ou à leurs dieux*
(5) Tels sont tes Battes'de Sumatra. M arsd en , Hist.