ressorts cachés qui meuvent le coeur humain
; et il n’jL a que des i hommes, insr
traits des vérités qu’offre la philosophie,
qui puissent bien en suivre les plus sombres
détours. C’est toujours le physique quigest
le père du inoral. Les nerfs sont le fonder
ment de la vie de tout animai, et la vieoôt
l’ame des êtres organisés.
Deux puissances rivales se disputent sans
relâche le sceptre de notre moral • l’homme
est, pour ainsi dire, double * en .vain sa raison
commande , ses passions l’entraînent. La
tête oppose inutilement l’égide de la froide
sagesse à la brûlante fièvre du coeur ; l’esprit
peut convaincre et prouver, mais c’est
l ’ame qui persuade et qui sent, c ’est elle seule
qui touche et qui s’émeut. Plus on a d’esprit,
moins on est susceptible de sentiment. A mesure
qu’on cultive davantage sa raison, on
devient moins capable d’être agité par le
beaucoup de tête. Chez les personnes gui s’adonnent
aux plaisirs de l’amour, le cerveau diminue de volume,
parce que la vie vient se rassembler -dans les organes
de la génération. Plus mue partie a de grosseur, . pins
elle a de prépondérance dans les habitudes, les moeurs,
les usages des individus. iSi vous découvrez l ’organe qui
a le plus de vie dans un être, soy ez sûr qu’il est le rér
gulateur de aea peuchans. r / :
coeur,
coeur, et’l’homme naturel est plus sensible
que l’homme policé. Pourquoi les femmes
et les en fan s sont-ils si facilement touchés ?
C’est qu’ils raisonnent peu , mais qu’ils sentent
beaucoup \ c’est qu’ils sont plus voisins
de la Nature. Telle est la source originelle
des sympathies et des antipathies ; elles ne
sont que des rapports de sentiment entre les
etres,}5et la raison ne peut les analyser, parce
que dés qu’on peut raisonner on n’est plus
ému :
Odi et am o q u a r e id ja c iàm fortasee requiris^
; sedfieri sentio et eixerucior. ■ ;
Cat api,. ad Lesbiam*
H est des noeuds secrets, il est des sympathies
Dont, -par'le doux rapport les âmes assorties
S ’attachenU’iine à l’autre $ et se laissent piquer
Par. ceg je ne sais quoi, gU’on ne peut expliquer,
P. Ç9RNJE11.1.E, Rodogune, act. 1 , scène 7,
Ainsi la douleur qui fait trop de plaintes est
moins vive que celle qui reste muette, sombre
et taciturne.
Communément les personnes dont les
mouveinens sont vifs ont plus d’esprit que
Celles qui agissent lentement ; mais les premières
ont rarement aussi un bon coeur. I l
.To m e I L XI