l 38 HISTOÏÏIE NATURÊLIE
parfaitement remplir, qu’émane la beauté (r),
L ’ame de la matière vivante est la beauté ;
l ’inanimé n’en a point pour nous. Gomme
les corps des êtres animés sont souvent altérés
dans leur accroissement et leurs autres
fonctions vitales, soit par les climats, soit
par les nourritures, les maladies, etc., ils
ont rarement une parfaite conformation ",
qui en est la beauté. Si rien ne Contrarioit
l ’impulsion de la simple Nature, elle seroit
toujours belle.
Pour bien établir la perfectibilité humaine,
il faut sonder la racine de notre
organisation. Pour en comprendre les ëton-
nans ressorts , il faut examiner la vie qui
les met en action. C’est la sensibilité physique
qui en est l’unique principe. Son usage
d’abord si v if dans le jeune âge, s’affoiblit
avec l’ame à mesure que le corps perdant de
sa flexibilité initiale \ devient plus dense
avec la vieillesse (a). Chacune des parties * 2
(t) Mengs, OEuvres, Pensées sur la peinture, art. 2,
P* 1*'
(2) In animalibus, .hèbescit usus animoe densitate
eorporis. Voyez Màcfob., dana -Cicéron , Sooeniuija
Scipionis, 1. 1,0. 14. Les lecteurs observeront que je
suis forcé de développer, ici des principes de pbysiolade
notre organisation est douée d’une sensibilité
qui leur est particulière Êtjg elles ont,•
pour ainsi dire, leurs goûts, leurs passions*
leurs caprices même. Quelques-unes d’entre
elles sont des foyers principaux de vie
auxquels les autres organes sont subordon-
nés.La vie existe dans toutes les parties en plus
ou moins grande quantité! selon qu’elles ont
plus ou moins d’importance dans l’économie
animale. Ainsi, dans l’homme, le cerveau
, les organes de la propagation, mais
principalement le centre épigastrique et
intestinal, sont , si je puis me servir de cette
expression, le triumvirat de la vitalité, parce
qu’ils sont les plus sensibles et qu’ils exécutent
les fonctions les plus essentielles. On
ne peut les blesser sans s’exposer à la mort ;
les.,organes;de la nutrition et ceux de la
génération sont tellement indispensables à
tous les .corps vivans, que nul n’est privé
de leurs facultés. Le cerveau, le coeur, les
poumons,.etc. manquent à une foule d’animaux
et à toutes les plantes. En général,
une fonction est nécessaire, plus Vorgane qui
giejhumaine ,,pôur établir des bases sïtres à tout principe
de^petfectibilité physique etmorale. •
{\)Animanturanimaliumpartesomnes. Hippocrate.