2'0i HISTOIRE NATURELLE
d’uri adroit charlatan v'étayés de quelque^
idées plus spécieuses que vastes et proforides>
éblouissent l’ignorant vulgaire, flattent ses
passions, séd uisent son espérance, entraînent’
s,on opinion par le nierveilieux. Ces moyens
n ont-ils pas de tout tèms remué vivement
la lie des nations? Ainsi les trombes fotir—
billonnantes etles ouragans impétueux, âgi-
tent l’immense lit dès mers, en font monter
la vase a gros bouillons noirs et fangeux; à
la surface desiondes frémissantes;
c -‘Il est étonna lit qu’un état dè délire capable
de tarit d’opinions; ridicules, soit souvent
très-favorable au déVeloppèmcmt du géniej
Sans des affèctions nervéuses pfus ou'hidhsé’
actives ^ je ne crois pas qu’on p crissé bien
réussir dans Tes sciences dt les arts; Ari&tdfë^
Platon ) Cicéron n’ont-îis pas' prétendüf tpfè*
mil n’ëtort ^rànd: homme sans avblr qnélÿtié-
mélange de fotier?Cellè-ci- est p1rûs voMWe
du gériie qufe tewmplé sëfiè édmïû’uri.
Beinocrite, Luérèce , le T a s% Cardahf fe#
mêihb Brébeuf ; ils ne tfavailloierit jhfMî'd
mieux que lorsque lettr esprit' s’èbtaifdit par5
cette b rû la n tey-ce t te impétueuse fièvre aigue
qui fait la fougue du génie'( i)> ,Les grands
(i) Voyez de Seze , Recherch. sur la Sensi^ilhfè j£
pu g e n r e HUMAIN,
poêles ne se montent-ils pas la tete par des
boissons stimulantes, par le vin, le thé, le
café , afin que les idées se précipitent, se
succèdent avec plus de feu, d’énergie; afin
qu’elles soient plus vives , plus ardentes ,
plus)' vigoureuse^ , plus - entraînantes ? La
forte tension de l’esprit n’a-t-elle pas donné
à quelques hommes une fureur d’éloquence
supérieure, irré^istibki^'4 'est üne sorte
d’explosion, de détonation électrique. Ainsi
l’atmosphère,se grossissant peu à peu de vapeurs
qui tentassent, les précipité tout à
coup sur la terre,au milieu des mugissemens
de la foudre et des tourmentes de l’aquilon.
Les profondes méditations , avant d’épuiser
la tête, en bandent tous les ressorts ; et rien
n’influe davantage sur le coeur humain que
P a r is , in -8 , p. o.fa, sq. Pomme, Traité des affect,
Vapor. t. i ; et Lorry, de Melanchol. t. i , p . y i ,
parlent des filles hystériques et sujettes à des eonvul-
éQU§ , qui avqiêRt, dans le teins dateurs paroxysmes,
des iq#njew?es ,. et ung
éloqupap.e entraînante , tandis que dans l’état de s^pté
tien ne les distinguoit du vulgairq. ï l semble aim$i que
le génie soit une vraie maladie, mais cependant assez
tare. Je çourrois prouver ceci par une foule de faits
■ répandus dans les ouvrages de médecine les plus respectables.