de leurs exploits Combien de fois les timides
asiatiques ne roulèrent-ils pas leurs fronts
prosternés dans la poussière devant ces rapaces
usurpateurs ? devant les Tamerlan, les
Gengis-Kan, qui tend oient à une monar-
cbie universelle, et dont les moindres fiefs
étoient de vastes empires? Ainsi le sabre
d’un barbare conquit le sceptre du inonde.
Ne pouvant gouverner seul d’immenses
états , le vainqueur dut partager les dé^-
pouilles de sa conquête avec les-Compagnons
de sa fortune et les instrumens de ses triomphes.
On suivit dahs l’état?î civil toutes les
formes et les maximes m i l i t a i c a r il n’est
rien de plus ressemblant au despotisme et à
la féodalité, que l’brganisation d’une^àrmée^
et l’on diroit que les gouyerneiiiens despotiques
ne soient que des armées à demeure
fixe.
Une telle jurisprudence supposant dans
lés chefs une suprématie d’intelligence, l ’enthousiasmé
asiatique leur accorda facilement
qu’elle étoit naturelle. Cette persuasion est
intimement liée au privilège d’une, émanci-?
pation précoce, et aux droits de primogé-
niture. Ainsi l’inégalité est la base radicale
de ce système politique. : b
Comme les expéditions des peuples ta rtares
exigeoient
exigeoient de l’harmonie dans leur exécution,
on assembla des états, on forma des
jurys, on établit des parlemens, et l’histoire
de Tamerlan nous en offre de nombreux
exemples. Cés diètes ressemblant au corps
électoral germanique, furent sans doute l’origine
de nos parlemens et de nos états
généraux. Ainsi, presque toutes les institutions
politiques de l’Europe émanent de cette
j urisprudence scythique, avec les altérations
nécessaires pour l’adapter à la civilisation
des modernes. | •
Toute l’Europe existeroit encore sous la
domination de la , féodalité ; tous ses peuples
demeureroient serfs et dans une perpétuelle
oppression, si les croisades n’avoient
pas, fait naître l’aurore de leur affranchissement.
Le fanatisme religieux, qui. transporta
l ’Europe dans l’Orient, obligea les nobles à
vendre leurs fiefs et; à permettre à leurs
vassaux de ^acheter leur servitude par le
péculat.
* Ainsi parut la première lueur d’un p lu s
beau jour, comme l’a très-bien remarqué
Robertson (1). Ainsi, ce grand mal des croi-
£ ( 0 Voyez son Introduction à l’histoire de Charles-.
Quint, etc.
T o m e I L S