une oligarchie toute féodale ? Que sont, en
Russie, dans la Hongrie, dans une partie de
la Suède et ailleurs, les; boyards, les hospo-
dars, et les hettmans des cosaques ,*etc. ?
Par-tout où l’agriculteur est un serf attaché
à la glèbe, par-tout où il est vendu comme
un vil troupeau de bêtes, ne voit-on pas
régner le domaine dé la féodalité ?
Rien de plus commun dans l’antique et
la nouvelle Scythie, que ce système. Il ne
porte point, à la vérité , sur des terres ,
puisque les peuples qui l’habitent sont la
plupart nomades ; mais il pesé sur les individus
qui vivent dans l’asservissement. Les
tartares ont répandu dans le Cours de leurs
conquêtes ces maximes de Vassalité jils ont
toujours exigé un hommage-ligé des, princes
vaincus et soumis. Les khans subalternes ne
sont que des vassaux oû féudataires relevant
du grand khan, et quelquefois l’investiture
de leurs fiefs u’est pas héréditaire ou inamovible.
Ce déluge de barbares vomis par les, antres
du nord, ces troupes d’hommes féroces qui
descendirent de leurs roches glacées pour
inonder l’Europe et démembrer le colosse
delà puissance romaine, n’ont-ils pas semé ,
sur leur passage leurs coutumes civiles' et
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politiques ? N’ont-ils pas innové les moeurs
et altéré.les lois établies? Le genre de vie
chasseur et guerrier , les excursions lointaines,
les continuels brigandages des races
gothiques ? leur permettoient moins de s’attacher,
de se fixer à des domaines, que de
pressurer de toute leur puissance l’industrieux
artisan, le laborieux habitant des
campagnes. Ces nations déprédatrices n’a-
voient point pour leur patrie cet attachement
exclusif qu’on remarque dans le lapon,
le pègre, le hottentot, etc. ; elles ne se glorifiaient
pas du sol natal qui receloit les
ossemens de leurs aïeux, et qu’elles avaient
illustré par l’éclat de leur courage. Devenues
trop populeuses sur une terre inculte
que la froidure frappoit encore de stérilité, les
peupladfsi®eptentrionales en trouvèrent- le
remède dans les émigrations ; elles portèrent
avec elles., sous des cieux plus prospères ,
dànsfies climats plus hospitaliers, leur gloire,
leur valeur et leurs idées d’inféodation.
Ainsi, non seulement les fastes de l’Europe,
mais les annales de l’Orient et de l’Inde
font mention de ces nombreux envahisse-
mens de tartares descendus des âpres forêts
du nord. Combien de fois la Chine et l’In-
dos tan ne furent-ils pas le sanglant théâtre