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sades né fut poin t inutile au développement
du bonheur des nations et à leur perfectionnement.
Nous serions restés plongés*!
ensevelis dans les épaisses ténèbres de la
barbarie, qui régnent sur tout le reste de 1 a
te rre , sans cette heureuse circonstance;
Etonnantes,vicissitudes des qhoses humaines l
La conquête de Constantinople par les turcs
nous enrichit des arts de la Grèce; les irruptions
des arabes et les flambeaux du fanatisme
ont affranchi les peuples de l’Europe !
et n’ont fait que river les fers de ceux de
l’Asie.
Les travaux de l’agriculture Ont aussi po-*
lieé les hommes. Nous avons vu que 1’illus-
tre voyageur Poivre ne jugeoit pas autrement
de l’état de perfection dès peuples^
que par l’avancement de l’art agricole. Fondement
de toute population , il est le gage
assuré du bonheur des états ; il est la mesure
de leurs lumières. Ce sont les barbares seuls
qui laissent la terre inculte et sauvage. Le
soc de la charrue, ce- sceptre des nations
policées, qui fertilise le sein des campagnes,
fait aussi -germer les sciences et les arts au
milieu des abondantesmoissons.il fait naître
lui seul un sentiment plus précieux encore,
celui de l’amour du bien public.
O nations ! vous n’aurez rien fait pour
votre propre perfectibilité , tant que vous
ne serez pas agitées, secouées par l’ardent
sentiment du véritable patriotisme. Vous
exaspérez en vain les autres passions ; toute
leur énergie sera perdue sans but d’utilité:,
tant que celle-ci ne viendra pas les conduire.
Pourquoi les contrées où l’industrie
est la plus développée, où l’homme vit le
plus heureux, où les moeurs sont les plus
pures et pù la perfection est élevée au plus
haut dégré de splendeur, pourquoi sont-elles
précisément celles où régnent le plus brûlant
amour du pays et ce noble orgueil national?
* D’où'vient que cet amour s’augmente
même à proportion des sacrifices
qu’on lui fait ? Ah ! sans doute, ce n’est point
aux améSiégoistës et froides qu’il faut le
demander. Quand nous n’aurions pas la Grèce
et Rome pour éternels exemples , l’Angle^
terre, la Suisse et quelques autres régions
européennes , nous le prouveraient sans
cesse. Mais on ne fait pas naître par-tout le
patriotisme sur la terre. De quel droit la
tyrannie spoliatrice prétendroit- elle faire
chérir le sol qu’elle dévaste par ses concusr
sionS, qu’elle pressure sous ses chaînes ?
Comment animera-t-elle de cette ardeur
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