nations * vous n’avez pas su rectifier ses funestes
dérèglemens physiques par le charme
puissant de ses sentimens moraux ; auriez-
yous méconnu son immense ressort ?. N’avez
vous pas laissé corrompre le plus doux
des moralistes, comme l’appelle Bacon de
.Vérulam T en négligeant de l’épurer. Les
unions conjugales des Sam ni tes ne sont
plus désormais qu’un songe.
Avec le mobile de l’amour , quel homme
ne pourroit diriger à son gré les peuples
les plus indomptables , la jeunesse la plus
in disciplinai) le ? Quiconque peut établir
l ’institution et conduire les penchans des
femmes, doit faire mouvoir tous les hommes.
Malheureusement aimer est devenu un ait ;
il a cessé d’être une passion parmi les nations
civilisées. Comparez la frivole galanterie
des modernes , avec les miracles
qu’ordonnoit l’amour ,(i() dans lest?isiècles
héroïques de la, chevalerie. Cette passion
dans son physique, est convenable à l’homme
de la nature;, mais elle tue l’amour moral si
nécessaire à l’homme policé.
(r) Voyez ce qu’en disent Mallet, Inlrod. histoir.
Danem. p. 146 J et J. Richardson, Dissert, sur lang.
orient, p. 7§ en anglais, à la tête de son Dictionnaire
ârabi co-persan.
Il est inutile: d’énumérer ici tous les avantages
que les nations retirent de l’usage de
la monogamie. Ce n’est que chez les barbares
, qu’on voit subsister la polygamie.
Parmi Oes premières , ce n’est plus l’indolent
asiatique, qui ordonne de brutales voluptés
à des esclaves tremblantes ÿ c’est
l’homme délicat et sensible qui offre à la
beauté l ’emploi de ses facultés , de son travail
, de ses connoissances , et le pkix de ses
talens. On voit encore ici les semences précieuses
de l’émulation et de la gloire qui
faisant germer l’esprit humain , le porte
rapidement à la perfection ^ depuis le crépuscule
de l’enfance jusqu’au midi de sa
yirilité. Tel est un des leviers principaux
qui ont élevé l’Europe à ce point de splendeur
et de civilisation qui la distingue par
toute la terre.
Plus les femmes sont esclaves , moins les
nations sont policées , et moins elles ont de
moeurs ; quiconque n’est pas l’arbitre de ses
actions j est toujours un être immoral. Cette
remarque est de tous les siècles , et la servitude
des nègres déprave plus leur âme,
qu’elle n’âccable leur corps. Tout individu
qui ne possède lien en propre , qui ne tient
à rien au monde, peut-il mettre un frein à*
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