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 La  troisième  division  fondée  sur  mémoire  
 est  beaucoup  moins  importante.  Les  
 connoissances qui  en sont le fruit  sont 1 histoire  
 et  ses  monumens.  L ’esprit  qui  s’ëp  
 occupe  fouille  dans  la  poussière  de  l’antiquité, 
  déterre  les  médailles  rongées,  çon-,  
 fronte les époques, récapitule les événemens ;  
 compile  les  annales  ,  les  jour baux  ,  les  
 mémoires;  rassemble  les  simples  faits.  lia  
 critique  soit  sacrée  ,  soit  profane  ,  soit  
 grammaticale,les langues vivantes et mortes,  
 les  descriptions ,  les coutumes  la  chronologie  
 ,les traditions appartiennent à son vaste  
 domaine.  Elle est plus utile dans l’énumération  
 simple  des  objets  de  k  Nature  ,  dans  
 la  géographie ,  l’hydrographie  ,  la  cosmologie  
 , etc. Elle transmet aussi  à la mémoire,  
 la vie des héros et des  hommes  célèbres qui  
 seront illustrés dans tous les siècles, qui  ont  
 été les bienfaiteurs  de  l’humanitéq  ou  bien  
 elle  retrace  à  la postérité  ,  avec  une plume  
 de fer les  attentats  des méchans  ,  la férocité  
 des  tyrans  ;  c’est  elle  qui  burine  en  trajts  
 ineffaçables,  les  forfaits; de  l’injustice  et  de  
 l’oppression  ,  pour  la  terreur  éternelle  des  
 hommes  puissans,  et  pour  venger  l’innocence  
 écrasée  sous  le  fer  des  bourreaux.  
 Toutes  les  nations  cultivent plus  ou moins 
 îcetté  grande  partie  de  nos  connoissahcés  \  
 mais  celle-ci est plus bornée à mesure qu’on  
 s’occupe davantage  des  sciences  de  raisonnement. 
   Toutefbis  cettë  dernière  branché  
 sera  toujours  plus  estimée dans le nord  que  
 les autres parties de l’instruction des hommes.  
 La première,  au  contraire , 'est très-recherchée  
 par les peuples méridionaux ; la seconde  
 convient mieux aux régions intermédiaires,  
 comme  nous  l’apprennent  l’inspection  du  
 genre  humain  ét  la  nature  de  son  esprit  
 dans  chaque  température. 
 Si  toutes  ces  ramifications  de  l’entendement  
 humain  coïncident  avec  les  nuances  
 qhe lesxdiriiats y font éclorrè ,  si lès sciences  
 ne: conviennent  pas  également  à  toutes  lès  
 nalions,lèlles s’accordènt moins encore avec  
 tous  les'gouveriiemens;  La  seconde  tige1 de  
 HÔs'connoissances  est  aussi  opposée1 aux’  
 états  despotiques y  qu’utile  aux  peuples  européens  
 qui  j ouïssent  d’urie  forme  de  gouvernement  
 modéré.  Aussi ne  voit-on  point  
 les sciences physiqq.es et mathématiques  s’avancer  
 beaucoup,  depuis  tant  de  siècles ^  
 dans  des  empires  asiatiques,  et  inême.à  la  
 Chine  au  elles;  sont  .estimées V puisque  le  
 despotisme  y   est  plus  rigide  qu’ailleürs.  
 La troisième division des connoissahcés, qui