du bien et du mal dans la vie, de l’été et de
l’hyver, du jour et de la nuit, créèrent le
dogme des deux principes ou le dualisme ;5
YOromaze et YAhrimane de Z oroastre ( i) ,
l’être bienfaisant et l ’être méchant. Cette
sorte de manichéisme nuance presque toutes
les autres religions, parce que sa cause est
universelle sur la terre; sa constance invaJ
riable donna lieu à rétablissemen t du fatalisme.
Les émanations de ces cosmogonies
religieuses se répandirent, du sein de l’Asie
méridionale, leur antique berceau, chez les
gètes et les thraces, par Zamolxis ; les scandidans
des lieux où l ’on ne l ’y soupçonneroit pas; elle
exisloit dans l’Amérique , non seulement chez les
mexicains et les péruviens, mais encore au nord de
ces vastes régions ; aussi en Europe ; voyez Daniel
Cornides , Comm. de relisionè veterum hun^O arorum*?
Vienn. 1792 , in-8 ; elle étoit très-analogue à cèllé des
guèbres ou parais. Voyez ce qu’en ont dit les sa vans
Court de Gebelin, Monde primitif , t. 2 , sq.; et D u p
u is , Origine de tous les cultes; Paris, an 3 , in-4,
3 vol. ; les chrétiens même tournent les églises à
l’orient, comme pour adorer le soleil levant ainsi que
les peuples sabéens,
(1) Voyez le Zend-Avesta, t. 2, p; 5t>â!, aq. è e dualisme
ne diffère point de l’Jsis et - Osjfis'égypfiên,
JPlutarq. de Isid. Jablûnski} Panthéon eegyptior.' ;
part. 1.
naves, par Odin; les celtes , par les druides $
dans le Thibet (1), par les daldis-lamas et les
kutuchtus. A in s i, presque tous les anciens
législateurs se servirent de l’empire des religions,
pour fonder, sur des bases durables
et sacrées, leurs institutions politiques (i ),
Il est encore d’autres religions plus modernes;
élevées du sein de l’Idumée et des
sablesbrûlans de l’Arabie, telles que le christianisme,
plus sage et plus doux dans ses
principes que le sévère îlamisme. Cette der-
nièrepose devant l’ame une barrière iné^-
branlable, en établissant la fatalité (5) , opinion
extrêmement favorable aux empires
despotiques; c’est pourquoi toute l’Asie reçoit
p*èu à peu le mahométisme ^tandis qué
ses progrès ont été bientôt bornés en Europe.
Remarquons encore que toutes les religions,
si l’on en excepte le sabéisme et le 1 * 3
(1) P allas , Nordischebeytrage, part. 2 ; sur Iç
Lamisme de ces contrées.:
(«2) Voyez Diodor, Sicul. bibl. 1. 1. Polybius, I. 4 ;
cette remarque a été faite.par plusieurs philosophes;
Leibnitz , Oper. t. 4 > p. .146«.
(3) Voyez la trad. franç. du Coran, par Savaryp,
Paris, 1783, in-8, 2 vol. Odin s’en servit avec succès,
dans l’orient. Th. Bartholin, de Caus. contémp. a dajior..
mort. c. 2»