si communes dans les états despotiques ; les
procédés moraux, les égards de politesse et
d’urbanité, l’hospitalité pratiquée par tous
les peuples pasteurs et chasseurs ; lés noeuds
solernhels de l’amitié, les associations intéressées
, les liaisons commerciales , les correspondances
politiques: ensuite les soumissions
rampantes des foibles , l’orgueilleuse
tyrannie des grands , l’oppression et la corruption
de l’opulence, la bassesse ignominieuse
des pauvres , les droits barbares des
conquérans, etc. Pour compteiter cette matière
, il est facile encore de prouver que la
lueur de la raison naturelle et de la justice
étant établie dans tous les coeurs , le genre
humain a par toute*la terre lés mêmes sen-
timéns , à peu de variétés près. Je montrerai
ailleurs les fondemens sacrés dés lois naturelles
et du pacte social ,k assortis aux différences
du caractère de chaque nation ,
de sa grandeur, de $a nature propre, de
celle du climat, des religions, et de diverses
circonstances développées avec tant de génie
par l’immortel 3îontesquîeii(i). J’expo- *1
(i) Esprit des lois ; voyez encore Chardin, P ers
t . 2 j in-40. Montaigne, Essais, J. 2 , etc. Isidor,
Origin. 1. 9 , c. 2. Justin, 1. 2, 0. 3. Marcellinf
1. 3i , c. 3. Charron, Sagesse, 1. 5.
serai aussi avec concision les causes générales
du despotisme asiatique, établi sur la
pusillanimité de l’équatorial, sur l’immense
pouvoir de ses religions, sur la puissance
militaire et sacrée de ses maîtres, et de ses
conquérans qui foulent aux pieds l’honneur
et les vertus, mais qui sont soumis à leur
tour par l’èmpire puissant des coutumes.
Je passerai ensuite à l’indépendance des
peuples du nord, due à des causes entièrement
opposées!; j ’examinerai les sages et
heureux gouvernemens de la plupart des
nations des climats tempérés, leur civilisation
due à la modération de leurs institutions;
tandis que, sous les .cieux d’airain des
lempératuresvextrêmes, l’état des peuples est
éternellement le même : ils sont immuables
dans léiir barbarie j ou bien engourdis sous
tin long âssêrvissemerit. Aussi, ne connois-
sant que l’usufruit de la terre au nord , ou
privés de sa possession au midi, leurs générations
tombent sans perfection , comme
l’herbe desséchée sous la faux du tems dont
èlles fatiguent, pour ainsi dire, inutilement
la course (1).
(1) Voyez mon Disc, sur la populat. du nouveau
continent, dans Magas. encÿclop. an 6.