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cliàir des eiifans pour faire leurs prétendues
fascinations {t|||Ieurs opérâtions magiques ?
Quand on fait l’histoire naturelle de
î’bomrne^f c’eâtfïalors qu’il faut immoler
notre amour propre sur l’autel de la mérité;
e’est alors qu’il faut dérouler aussi l’abbé
minable; tableau de nos crimes et de nos
injustices. Et plut au ciel qu’il ne fût qu’une
iæû liste saty re ! A li, barbares ! notre ibis toi re
entière ire sera-t-elle donc qu’un tissu d’horreurs
! nous retrace-t-el le l’image des vert us
et de la félicité deà nations, ou bien leurs
forfaits ?>:Les , pages > dè' iios annales sont
écrites de notre propre sang , avec une
plume de fe r ,. et nos ^.époques chronologiques
sont celles des boucheries d’hommes
massacrés pour nos vaines fureurs. Ne nous
tourmentons-nous pas depuis le berceau de
l ’enfance jusqu’au lit de la mort? , Ames féroces
et impitoyables, oui, vous méritez vos
afl’reusés calamités I Que trouvent de plus
beaïi vos exécrables coeurs, que ■ ëê| campagnes
ravagées, jonçhées de sanglans cadavres
, ces cités en proie aux flammes et au
pillage , ces haines générales et destructives
( ij Capital, dés rois de France f édit d’Heineccius*
p, 38a,
DÜ GENRE HEM AIN. DP
de peuple à peuple, qui leur font arracher
réciproquement les entrailles, qui les prosternent
dans la nuit du tombeau? Comme des
léopards dévorans , vous frémissez d’une
Horrible joie a l’aspect des dissentions civiles
*, vous attisez'avec le glaive, les brandons
des vengeances; vous calculez froidement
le prix des souffrances des hommes.
Bon Dieu ! qu’est-ce donc que le genre humain
fe Est - il .sauvage; ; il slentre-dévore
comme les hordes de cannibales. Est - il
policé ; il s’égorge avec une sanguinaire
intolérance pour des opinions politiques et
religieuses qu’il ne comprend pas. sGémit-il
courbé sous le fardeau de l’oppression ; il
se partage en criminels et en bourreaux ,
il se transforme en infâmes délateurs, en
malheureux esclaves qui se déchirent mutuellement.
Lorsque l’homme ne s’enivre
pas du sang de ses semblables, on trouve
heureux qu’il s’en dédommage pat sa corruption
morâlë et par l’excès de ses vices.
Dités-moi, 3si je traçois l’histoire du plus
féroce animal carnivore, offriroit-elle autant
d’attentats? Juste indigation de la vertu!
non ma plume se refuse à rappeler toutes
les scènes désastreuses que l’homme a présentées
dans tous les siècles et dans tous