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violent sur imagination ; nous avons transporté
en précision, en netteté, én analysé,
ce que nous avons retranché èn énergie et
én éloquence, selon la remarque de Blair.
!Les anciens langages avaient plus de feu,
plus de rapidité, peut-être aussi plus de
mélodie. Leurs inversions étoient plus pittoresques
, plus hardies ; leurs constructions
moins correctes, à la vérité, mais plus vives ;
elles peignoièn t les passions y elles ! étoient
plus propres à la poésie, aux grands et rapides
mouvemens de l’aine elles embrâ-
soient les coeurs du feu de l’enthousiasme 5
les langues modernes : Ont passé au sang-
froid , à réxactitude * les grands effets de
l’éloquencè sont désormais incdnhus chez
elles j le raisonnèrent et la philosophae
peuvent seuls y gagner. 11 en est de même
de la danse ou de la pantomime * nous ne
savons plus susciter les affections du coeur
et remuer violemment par leur mo$rèn.
On observe que les langues . qui tombent
en décadence, recherchent avec affectation
les ornemens frivoles de la diction ^ se bouffissent
d’épithètes, se surchargent d’un ver- '
biage parasite. Peut-être notre langue marche
t-elle vers“ cette période de dêgrdda-r ’
lion.
En
DU GENRE HUMAIN. 6 5
En gépér^l., ’les'langages nous apprennent
non seulement l’état de civilisation des
peuples, mais ils sont encore Je thermomètre
dq leurs mpeui*S), par l’acception qu’on donne
aux termes , et par la simplicité ou le raffinement
des^ex pr$ss ipns. 0 ns ul t e 1 es 1 i v res
qui plaisent,.le plus à une. nation , et vous
pourrez j ugçr( de, la3 foi blesse1 de son génie
et de -ka* Fttti'&iut toujours
l ’autre. Pine. ,prêi]ive du peu d#génie :et de
la, corruption de l’Europe: moderne,; est cet
immense débordement de * rômans qui sont
reçus j,] 5 chaque ; jour. avec avidité,
tandis;que;'les ouvrages de science, de morale,
d© sentimens élevés/et rgénér’eux sont
très - peu recherché!». On pouuroit appeler
nofre siècle si. vanté«t um siècle-femme, avec
autant de raison qu’il a pris Je> titre de phi-
losqphiquéi. Î^QUS^ perdons beaucoup plus
en profondeur * que nous ne gagnons ; en
surfaçe.^eh : faï 1 • moyens : de perfectionner
notre, espèce nous échappent.
On pourroit diviser les nations de la terre
d.’après leurs läng,ues mères ^ si celles-ci étoient
bien cunnneSK Sans doute que, ^es divers dialectes
d’un langage annoncent souvent une
commune origine r conime chezJés peuples
teutons, par exemple \ cependant on ne
T ome IL E *
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