déelin, et qu’on ne peut le ramener à l’agri*
culture et au commerce, premières Occupa-
tiom qui font la force des gouvernemens, il
faut du moins tourner les esprits vers l’utile
étude des sciences et des arts--tant qu’on
s’en occupe avec ardeur, elle fait fleurir ]eé
nations ; mais quand on n’aimé plus que le
frivole, quand las profondes méditations de$
sciences et les chef-d5oeuvres des arts sont
remplacés par des poésies légères * parl’amu-
sentent de la littérature, par une foule d’ou-
vrages superficiels et grotesques 5 quand on
préfère* le brillant au solide, c’en est fait
désormais des nations, leur ruine est inévitable
,et leur chute certaine. Europe, Europe,
tu tomberas aussi quelque pour ! déjà la dé*
pravation des esprits s^étend dans tous tes
gouvernemens , le règne du mauvais goût
est à son aurore, les sciences que tu culti*
Vois avec tant d’ardeur et d ’avantages,^'se
diëprécient, on cherche famusant, l’agréable^
on rejette 1 utile et le simple ^ le seul clinquant
séduit. Le littérateur, bel esprit frivole yjfg
poète doucereux l’emportent sur le magisi
trat, le guerrier, le savant laborieux , l’agri*
culteur ,ile marin ÿ et sur tous ces Hommes
genereux qui se sacrifient au bonbéU^cdè
leurs contemporains. Un ridicule et absufde
caîembourg est plus estimé qu’une invention
utile à l’humanité. Les âmes s’abâtardissent,
le coeur s’énerve, nulle vigueur dans l’intelligence,
si l’on excepte quelques hommes
privilégiés de la Nature qui résistent encore
à ce torrent universel.
Jamais il n’existe de détérioration morale
sans avoir ebfflmencé par 1© physique. Lorsqu’on
n’a plus de forces dans te corps ni dans
ï’ame, on ii’est plus susceptible d^un travail
approfondi et solide ; on effleure son sujet,
Oii dissimule sa foiblesSe en lançant quelque
mordante ëpigramme contré ceux qui s?6c*
cupent plus utilement ; ainsi l’on s’efforce de
mépriser ce quten ne peut acquérir.
Il n’esti en général, que les sciences physiques
de bonnes dans un état1 f felles instruisent
, elles éclairent, elles adoucissent
l’esprit et les moeurs, elles soulagent l’humanité
§ mais cette tourbe d’obscurs et inutiles
littérateurs, qui ne vivent, comme les araignées
f que pour s’entre-déchirer lorsqu’ils
Se rencontrent ÿ mais cê# misérables, qui se
croient artistes, à quoi serVênt-ils ? Sont-ils
même capables’ d’amuser un instant ? Ne
séroient-ils pas mieux laboureurs, fabricans ?
Qu’on utilise les talens, qu’on encourage les
sciences agréables , nécessaires I indispenil
ifeiè
tir
»