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et leur influence eAt presque inefficace su£
la conduite. Comme l’esprit humain y est
plus régie, elles y sont moins nécessaires.
L ’homme sauvage qui s’élève à la contemplation
de la cause suprême du monde,
ne voit généralement 'eil elle qü’un être
malfaisant. Il craint ses dieux bien plus
qu’il né les aime (1). En effet, comme le
genre de vie des hommes naturels exige,
principalement dans le nord, un perpétuel
travail et des peines incessamment renaisy
gantes, il présente plus de mal que de bien j
il fait éprouver à tous les peuples barbares
plus de douleur que de plaisir. Aussi àdmet-
tent-ils ordinairement le dogme des ' deux
principes (2), l’empire du bien et du ihaK
Cette religion est la plus ancienne ët la plus
répandue sur la terre comme nous l’avons
déjà fait aperceyoir j elle sc ; trouve lmémp.
: (1) Lapotheriéy Relat. Hish Âmêriq. t. 3j p. I2I.
Labat , Efhfop. &écid. t. -3 / etc. Tel est aussi le l a^
jpcm , le samoïède | Tesfeimaiig riiàbitant àê lâ Aou-
velte Zélande, ?ete.
• {2) JE llis} Iludâ. t. 2. PuUàs, Voy. t. 2 et 3. Les
ostiaques , les kamtschadales selon Atelier | lès américains
suivant LapotheYiè, ib. lès ; nègres d’aprèis fla
plupart des missionnaires; les insulaires de la mer du
Sud ScloA les marins.
chez les nations lef plus éclairées. Sans doute
la croyance des peuplades ignorantes et simples
à un être méchant, autorisa chez elles
l ’atroce usage des sacrifices humains dont
toute la terre paroît s’être souillée tour à
tour (i.).i7
D’après les tristes devoirs que les tribus
les plus sauvages s’empressent de rendre
aux mânes de leurs pères, aux tombeaux de
leurs ancêtres,, on ne peut douter qu’elles ne
reconnoissent unanimementr l’immortalité
de l’ame et ne soient persuadées d’une nouvelle
existence. .Je 11e crois pas qu’il existe
une seule nation sur la terre, quelque voisine
de la Nature qu?elle soit, qui 11’admette
une vie future (2); mais les opinions reli-
giëuses sur c i point sont très-souvent d’une
grande absurdité. A peine sortis du sein
‘ (1) Au Pérou. Gdrcilasso de la Vega , 1. 1 , e. 2y,
les otahitiens d’après Cook; à Uliétéa selon
J^aticouver; lès nègres^suivant Lobât, Àfriq. occ. t. is)
p. 25o , et Ethiop. t. 4 ? P* * *402 y
(2) Carli, Lelt. amer, t, i , lettre 3o , p. i65,
édit.,2® * assure que cette croyance; est unfe des plus
répandues dans le monde. Banier et le Mascrier,
Cérémon. relig.introd. t. 1. p. 8, l ’affirment de même.
Tous les américains suivant; Garej/aaao, t. 1 , 1. 2 ,
j».ÿ5. Lapotherie, t. 2 , p. 4^* -