5oo Histoire na tur e l l e
douze ans, est assez bien conformé ét fort
jours après, sa langue paroissoit plus déliée; il pous-
soit des cris. Il ne vouloit souffrir aucun habillement ;
il les quittoit, ou les, déchiroit .s il ne pouvoit,s’en dé-
barr^per. Il lui répugnoit .de coucher, dans nn lit;
mais il s’y accoutuma peu à peu, et témoignoit de la
joie lorsqn on ehangeoit de draps. Il ne vivoit ajors que
de pommes,do terre, de noix et de châtaignes crues ,
en flairant > comme font les singes , tout ce qu’il pre-
npit. II s habitua au potage trempé avec du pain hisv
Quoiqù^son existence fût douce, il lentoit toujours d®
s échapper, deux fois il y réussit; en partie, mais ilfu t
atteint. Efant poursuivi dans les champs , e t se voyant
prés U etre atteint, on l’a vu poser ses mains à terre et
marcher a quatre pattes. Ce fait qui a ,étè vu par le
de l’hpspiçe , est
aussi ra pporté ? pa.r,] e citoyen Guiraud.
.O n fit, transporter eét enfant à ïlhodès, l e i j fp lu -
çt on .en chargea le naturaliste JBonnaterre.
.Lè ministre de ^intérieur ordonna ensuite de le transférer.
à ’Paris.
D ’après des rapports très-récens /dit ce naturaliste1,
P* * 29 et.Oo, qui mront été communiqués par dqs gens
dignes dé ï<n, et les bruits qui ciiûufent dans le caûton
de * : • • • • • • j cet enfant appartient .au pommé D .........
N . . . . . , a M._i.. . . . ; il est n é , dit-fon, d’up inariagé
légitimé ; mais des parens inhumains Pont abandonné
depuis envirûh six ans, parce qu’il étôit privé du don
de lu parqle.. On désigne l’endroit ou i f se gîtoit pendant
la nuit, e£ où il avoit ramassé des feuilles,sécÉès pour
pour son âge. Il a été nomme Joseph (i)[en
baptême» Sa taillé est assez grande ; et son
nouveau genre de vie l’a fait croître rapir*
dement de plusieurs pouces, selon le rapport
de Clair, son gardien- Ses muscles ne sont
pas plus prononcés qu’aux enfans de son
se coucher. On connoît lès champsiêt les jardins où il
alloit'chercher les pommes de te r r e , les navets ; et.on
indique les cbênçs qui lui fournissaient du gland* ,,
T e l est le précis des rênsejignemens recueillis sur
l’origme de cet infortuné ^continue JBonnaterre, p, 5qJ
ïiôùis n’àvons, à la vérité . que d'e'fortes conjectures.....
Mais il paroît démontré qu’il a vécût pendant quelque
tems dans l ’état de. nature ; ;à l ’ instar dés animaux ,
comme il, est constaté par les rapports des commissaires
de St. Seynirt et de St. Affiqpe. | par le témoignage
de gens dignes de foi, et comme semblent d’ailleurs
le prouver ses .goûts, sés habitudes et sa manière
dé ^iVre. *
• Son nouvéâu genre de vie , ( p. 48 > ) paroit favo-
râblé à son développement et à sélsàûté.^ I l a beaucoup
grandi pendant, son - séjour à R hodèj ; .son corps s est
fortifié. Lorsqu’il est arrivé à St. Afrique, il faisoit ses
besoins par - tout où il se trouvoit; aujourd’hui, lorsqu’il
sent ses besoins -, il- fait signe de lui ouvrir la porte
pour les faire dehors. %
j 1 1 ) Rzdczyrishi , Hist. nat. Folôhv'Sandomir ,"1721 ,
ihJ-4‘i p. 3 5 5 , dit que le sauvage lithuanien fut baptisé
soùs le même nom ; ce qui est assez singulier ; il fut
trouvé parmi les ours, en i 6%7>