126 HISTOIRE NATURELLE
activité. Mous ne pourrions passer sous silence
leurs moeurs et leurs habitudes , pour
ne nous occuper que d’une description sèche
et décharnée. Et ce spectacle imposant de
grandeur que nods offrent les nations/ pourquoi
resterions-nous insensibles devant lui,
pourquoi condamnerions-nous à l’oubli la
perfectibilitéhumaine? Ne la tenons-nous pas
de notre propre nature? Par queîlepuissance
étrangère l’homme auroit-il été perfectionné
? A quelle impulsion extraordinaire a-t-il
donc obéi? Ne s est—il pas elevé en dominateur
sur tous les êtres par ses propres efforts?
Oui, son intelligence est le sceptre
du monde qu’lia pris désanains de laNatuite?
L ’espèce humaine conquérante et maîtresse
de la terre né reconnoit d’autre empire que
lé sien, après celui qui régit l’univers, E lle
imprimera tout ce qui respire, les stigmates
dé la servitude/elle assujettit toutes ^ productions
à ses caprices 5 elle leur commande,
elle les brise à sa volonté. Rassemblé par
familles, par tribus, par peuplades, par
nations , le genre humain présente des
phénomènes qui appartiennent encore au
domaine de; riiistoire naturelle. En. vain
l ’homme voudroit se soustraire aux lois qui
gouvernent le. monde, il ne fait rien que par;
D U Q I 5NRE HUMAIN.
elles ; s’il ose les plier, écarter, il ne peut
pas les franchir sans courir aussitôt à sa
destruction.
Nous avons tracé d’une marche rapide
une carrière immense dans les phases de la
nature de l’homme. Nous avons »examiné
son état primordial assigné dans l’échelle
des corps organiques/nous avons contemplé
sa conformation et ses différences, ses races
et ses variétés , sa stature et ses- caractères
physiques ; nous- avons recherché les êtres
qui 1’ avoisinent, Pinffuenee des Climats et de
leurs productions sur lui, ses nourritures
variées 7 ses maladies et son genre de vie /
nous nous sommes occupés encore de sa
reproduction , de son accroissement, du
sexe féminin , des mélanges I des castes y et
enfin dés moeurs, des, langages ÿ des religions
, des amusémens, etc.
J > Gomme un enfant délicat qui demeure^
âu sorti# du sein maternel y »exposé sans
défense| sur une terre, de douleur / ainsi
l’homme de la Nature est abandonné à tous
tes coups du sort, au initieu des! contrées
sauvages èt des forêts impénéfrabtes oii il a
été jeté.' Bientôt la faible et timide adolescence
du genre humain s’élance impétueusement
vers la puberté 5 de nouvelles sources,