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périeures de l’esprit. Ils ne deviennent point
l ’héritage de certaines familles ; mais in-
hèrens à l’individu qui les àvoit mérités ,
ils s ensevelissent aveq lui dans sa tpmb’e?
C’est la marque d’une noblesse élective-M
dont les titres sont des vertus. Tels étoiënt
jadis les usages de nos courageux et sauvages
ancêtres. L’avancement de la civilisation
a bientôt rendu ces signes héréditaires
par la {Condescendance du vnlgaire
pdur les successeurs des familles illustrés ,
autant que; par l ’avidité del’ambitio,n, ou par
l’abus de la puissance de èelles-ci. C’est alors
que sont nees les castes et leurs préfUga-r
tives. Ces dernières ne furent plus la récompense
ou plu tôt le patrimoine des Vertus
et du mérité, mais un domaine légué- par
des pères. Ainsi l’on supposa les talens et
le; courage héréditaires. ;
Lorsque les hommes s’habillèrent , on
inventa encore des marques de distinotion
sur les v'êtemens, on les transporta toutes
en signes extérieurs. L ’habit devint aussitôt
la règle unique du mérite,. Dépouillez un
&rand de ses accoutremens, il, ne reste plus
qu’un homme vulgaire; c’est l’image de nos
sociétés. Lorsqu’on n’a plus de vertu, de
courage, de talent dans l’intérieur, on orne
sa surface. Il me paroît que les modes ne
sont autre chose que éette démangeaison
irrésistible de se faire remarquer de la
foule ; l’on s’imagine devenir plus respectable,
lorsqu’on est seulement plus singulier.
Moins un homme peut parvenir à se
faire appercevoir au sein du monde social,
par son mérite intrinsèque, plus il tâche
d’être regardé du moins par sa parure. Il
est aisé, pour tout observateur, de voir
queiee sont communément les gens de peu
de prix personnel, ou de foible talent, qui
sont les plus vains , et qui suivent toutes
les modes avec le plus de fureur. Regarde-1
t-on leur coeffure , hélas ! les voilà un peu
consolés de cette insupportable nullité qui
les poursuit. Pourvu qu’on soit charmé de
l’habit de quelqu’un, que lui importe d’être
un sot ? D’autres , en revanche * vpudront,
par une manie contraire, sè singulariser
dans leur costume. On s’habiller oit volontiers
en ours pour être vu. On prend pour
soi-même les louanges qu’on prodigue à une
belle étoffe, comme ce baudet de la fable
qui portant des reliques, s’imaginait être
adoré.
En général , la somptuosité des habillement
sé fait principalement remarquer