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sûade qu’elles aiment à s.e promener cl an a
l ’ombre des nuits sous les silencieux bocages
des cyprès, qu’elles viennent se reposer sous
, les ombrages des ténébreuses forêts, dans les
grottes humides, au bord des murmurantes
fontaines; l’imagination se complaît dans la
pensée que les mânes d’un ami, d’une épouse,
d’une tendre mère, reçoivent nos voeux ,
nqs supplications, nos prières, qu’ils recueillent
nos plaintes, écoulent nos regrets y
que du sein de la terre ou de la demeure des
d e u x , ils sont encore sensibles<aux. affections
des mortels et portent sur toute notre
vie des regards de bienveillance et de prédilection.
En suivant le fil de ces idées, on voit que
tous les peuples ont du ajouter une foi
aveugle à l’existence, des revenanset des spectres
( a) ; qu’ils ont cru aux prédictions, aux
songes, aux prophéties , au x . horoscopes,
aux sortilèges ; et comme toutes les superstitions
sont soeurs et se tiennent par la main,
ils ont dû mettre leur confiance dans les
devins, les sorciers, les magiciens, les enchanteurs,
etc. La superstition, cette plante
funeste, dit Raynal; croît également sous la
(i) Cérémon. relig. t. r , p. 14.et i5.
ligne
ligne brûlante et sous les pojes glacés; elle
étend ses vastes racines sur la face entière
des continens. Cependant elle me semble
plus commune parmi les nations dont le
physique affoibli par une grande chaleur (1)
ou par une froidure excessive (2), laisse
prendre un plus puissant empire à l’activité
nerveuse; Plus un homme est robuste de
corps efr d’esprit* moins il est su perstitieux et
crédule, parce qu’il a moins de foiblesse et
de timidité. Les jongleurs, les prophètesyles
sorciers, les frauduleux enthousiastes, les
pythonisses et tous çfes charlatans à prestiges
qui évoquent les ombres, conjurent les démons,
etc.; lie se trouvent jamais que parmi
(1) Les épileptiques se'rencontrent très-fréquemment
dans les pays chauds. Hippocrat. Morb. sacr.
Avicenne, lib. 1 , fen. 1 , tract; ^|^ è. ^5. Léo ^ Afr.
1. 3 / prétend qu’en Afrique le nombre des fous est
excessif ; il devient d’autant p]us (Considérable en
Espagnd y qu’on s’approche davantage des provinces
méridionales. La morsure de la tarentule n’est qu’une
affection nerveuse qui ne dépend point du venin de
net insecte â’après les excellentes recherches de Serào,
ïnais plutôt de la iSbëileùr. ‘
\ (2) Les mongols polaires selon Pallas, Voy. t. 3 :
les lapons suivant Hogstro'ëm. Voyez Meiners? Got-
ting. Historicité y rnagaS. 2 ; band. , an-1.787-, p. 40.
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