de l'esprit humain deiüeure enchaînée. L’i-
îmaginatîôn ardente se cabre'; elle franchit
les barrières de la justesse ; elle ne formé
plus que des ïùOnstres. Ail contraire, dans les
régions glacées> tiiie indépendance effrénée
et brutale, une turbulence licencieuse et dès
besoins r enaiSsânS à tOütë heure *s âbsorbént
tous les instanls ; là froidure engourdit les
facultés de l’anie, et fait' ramper l’imagi-
nation.
Tèlles ne sont point aujourd’hui quelques-
unes des nations septentrionales'de l’Europe,
entièrement saüvâges'sous les'siècles fameux
de Périclês et d’Auguste. Lés rayons dés con-
noissances humâmes Ont fondu lés; glaces de
ces contrées, et la plante de là philosophie a
germé chez elles ; cependant elle ÿ à retenu la
teinte de leur ahfiqtfë ÿüdëêse. liés'sciences
Sèches et froides , ü'né érudition stérile, tiii
âpre langage, tme ffîusiquëtnonotoÏÏe”et languissante,
urié poésie rauque f un1 génfèvès-
sërrë par les glaces : v'oilà cé que liôus présente
le nord. Ainsi que les végétaux du
m id i, les connoissançes n’y peuvent fructifier,
pour ainsi dire , que dans des serres
chaudes. Il y a toutefois des exceptions d’autant
plus ’ honorables qu’elles ont franchi la
puissante barrière des températures! Les
septentrionaux ont plus de mémoire et d’ar-
deur * les peuples des pays tempérés, plus
d’esprit ; mais le génie est sur-tout le fils du
soleil tempéré du midi. Les premiers sont
insatiables de recherches et d’opinions étrangères
; les derniers, 1 plus sensibles’ çf pïù$
profonds , S’occupent davantage de méditations
et d’idées vastes ; ils dissèquent, pour
ainsi dire, les entrailles des choses.
Ainsi la bienfaisante Nature a fait naître
dans chacun dès climats, les études qui leur.
Conviennent le plus , soit pour leurs besoins,
physiques, soit pour la propre utilité de leurs
habitant. Ainsi lâpolitique est principalement
cultivée pàr la foîbiëssë mélancolique de l’équatorial
, tandis que là robuste franchise du
ïïord n’en a pas bésôin. Les contrées intermédiaires
qui remplissent l’intèrvalle des
Extrêmes , Voient fleurir ^productions dé
ces dernières elles sé fortifient par les unés
et é’ëiiricliissenf par lés autres ; elles s’arment
de l’acier, du. nord, ët se. parent de Tor,
du midi ; elles braVënt la “barbarie du tar-
târè pàr là ààgëské deS qonsëilsV et repoussant
par lé couéa'gë fes sourdés machinations du
timide asiatique.'
On s’aperçoit que les plages méridionales
oqt été le berceau des sciences qui éclairent