286 HISTOIRE' NATURELLE
Aï ru t on s-n ou s ici. En pub 1 ian tcët ouvrage ;
ce n’a jamais été mon intention de dépriser
aucun peuple, ni d’avancer des paradoxes,
mais j’ai dû parler selon mon çoeur et mes
lumières. J’ai tâché de répandre la justice
sur tout le genre humain, et j’ai voulu chercher
les bases de sa perfection, et les élémens
de son bonheur. Si l’on attribuolt à telle ou
telle nation ce que j’ai dit et pensé en gé^
néral, on m’auroit •très-mal compris, et l’on
me feroit la plus grande injustice'. Je n’ai
pris la plume que pour recherchéf la* rèut^
du bien , de la vérité et de la vertu. O
hommes i J’ai pu me tromper' sahs doute,
mais mes sentimens ne furent jamais comJ
plices de mes erreurs. Jeune et foible, j’ai*
voué mon existence entière à l’humanité^
dès le commencement de ma carrière. Je
ne desire pour ma plus douce récompense’
que la bienveillance des hommes ; trop fortuné
si j’ahpu semer dans leurs âmes les
germes du bonheur. Ah ! si j’ai fait naître
une seule pensée vertueuse, si j’ai consolé
quelque malheureux / si j’ài pu guîdpr dans
le sentier de la Vérité et de la sagesse, je
m’applaudirai de mes veilles et n’aurai point
inutilement consumé la vie que m’a près-*
cri te la Nature.
DÜ GENRE HUMAIN. 287.
C O N C L U S I O N.
Tel est le sommaire concentré des faits
les plus importans de notre histoire naturelle.
S’il m’est permis d’attendre quelque
indulgence pour* ce travail difficile, si je
demande et les lumières de tous les amis
de la Nature, et la critique sage qui éclaire,
mais non la satyre envenimée qui tue, je
réclame encore tous les conseils dont je sens
que j’ai besoin. Les chaînons de notre histoire
épars sur la terre sont difficiles à
rapprocher. J’eusse voulu 11e négliger aucune
connoissance, mais je n’ai pu mieqx faire
dans la place où le sort m’a jeté. Dégagé de
toutes les entraves, l’autorité des exemples
11e m’a pas subjugué, et je n’ai pas craint
de résister plus d’une fois au torrent des.
opinions :
’ Nullius addictus jürafe iri vefba magistri.
Mais je ne serai pas fâché qu’on me demande
des preuves que j’exige des autres ;
j’ai tâché d’apporter les miennes.
L’indispensable nécessité d’une érudition
raisonnée, pour rechercher les faits dont
les annales humaines sont dépositaires, est