.22 Hi s t o i r e n a t u r e l l e
n en étoient pas différons il y a vingt siècles*
s i Tort en excepte Ja Grèce et l’Italie. Les
th races (i), les bretons (2), et presque toutes
les nations celtiques et teutonnes s’arra-
choient tous les poils du corps, mais souvent
ils laissoient croître leurs moustaches
pour paroître plus terribles dans les jours
de combats , au milieu de ces sanglantes
batailles où ces races belliqueuses s’aban-
donnoient avec passion a toute la fougue
de leur vaillance.
Comme dans l’etat de nudité (3) rien ne
pouvoit distinguer les individus d’une manière
plus honorable les uns que les autres ;
comme tout homme devenu social, sent
germer le sentiment élevé de l ’émulation*
de 1 orgueil , et meme de l’amour - propre* 1
(1) De inême que presque tous les Celtes, Coesarr
l>el!. Gall. 1. 5 , c. 14 ; et 1. 7 , c. 21.
(2) Suidasy et lescholiaste à?Aristophane, Athénèey
Deipnos, l.»i2, c. 3 , dit que cet usage étoit commun
a tous les barbares, et l’on sait que les anciens grec»
nous qualifioient de ce nom avec raison. Aujourd’hui
c’est leur tour d’être ainsi appelés* ’
(3) Cette nudité de l ’homme le rend bien plus sen-r
sible aux variations météorologiques de l’atmosphère,
et Labat, Ethiop. occid. t, 1 , p. 106, le remarqu#
chez les nègres.
oti sut bientôt inventer des marques honorifiques,
qui ne furent d’abord que des
stigmates sur la peau. Peut-être en prit-on
l ’idée sur l’inspection de ces respectables
cicatrices et des blessures reçues pour la
défense de la cause commune. Quelle qu’en
soit la raison, tous les peuples nuds se
peignent ou matachient la peau de diverses
couleurs I ils y tracent, ils y impriment, on
tatouent des raies droites, obliques, courbes*
spirales *htcî| des figures de plantes et d’animaux
, des marque^ ineffaçables, en imprégnant
le derme d’une matière colorant^
par le moyen d’un instrument pointu.
- Je n’aurois jamais fini de rapporter toutes
les différences qu’on observe à cet égard en
parcourant le globe ; il me suffira de remarquer
que ces peintures étoient usitées
autrefois chez les illyriens, les thraces, les
istriens, les bretons, les daces, et enfin
parmi tous le.s barbares habitans des rives
du Danube. La couleur qu’ils employoient*
étoit la vouëde ou pastel, isatis tinctoria L,
Ces signes distinctifs, connus chez les
américains, les malais et les nègres, ne sont
point arbitraires parmi tous ces peuples,
mais ils ne sont jamais attribués qu’au
courage personnel ou bien aux qualités su