peut encore compter sur la vie ; il n’est plus
de remède, lorsqu’on devient incapable de
ressentir du mal. Un excitant , une passion,
une douleur , une lueur d’espérance, un
sentiment v if dans un moribond peut prolonger
son existence ; lorsque l’esprit s’éteint;
le corps succombe bientôt.
On*peut réduire à un seul point ibdis^
pensablele but physique de toute [’éducation;
c’est d’augmenter la sensibilité du eèrvèau;
c est de .nous faire plutôt, nerveux que jtius—
culeux ; c’est de no us rendre pl Us * capable
de sentir pour agir, que d’agir san^%entiri.
Ainsi c’est au natura 1 iste-médccin à diriger
l’éducation, à en préparer les voies» Lui. seul
est capable de les indiquer, et non pas CeS
futiles raisonneinens dé tant de prétendus
philosophes qui ignorent les lois de la physi-
que 11 ). Qu’ils aillent déclamèr 1 èUrs vains
systèmes autre part, sans-Venir inutilement
tourmenter, dans leurs règles étroites, les
tendres cervelles de l’enfance, comme les
omaguas qui compriment les crânes de leurs
(i) Les espagnols nés en Amérique * ont l ’esprit: plus
précoce qu’en Europe. Ulloa , V;oya,g. t. y
9 est a cause de la chaleur, car il.n’en esti pas de même
au nord de l ’Amérique», -, a
nourriçons entre des planches. A quoi
ser ven t les raisonnëm en s abstraits à des
enfans incapables de les comprendre? et ces
lourds préceptes et ces frivoles distinctions,
et cette logique pointilleuse, astucieuse dont
on les- bourre , et qu’on empreint dans leur
mémoire comme chez les perroquets? Cherchez
, cherchez la Nature ; suivez-la sans
relâche;:-étudiez--!a ; bornez-vous au simple
physique; conduisez l’enfance par des-objets
tout matériels comme elle;- occupez - la de
chosessensibles ; cachez les chaînes de fétu de
sous les roses du plaisir. Que votre enfant
voie , touche, sen te, en tende, goû te, ma relie ,
saute, crie; qu’il s’exerce lui-meme,et qu un
pédagogue ridicule lie vienne pas lui ordonner
ce qu’il doit croire, sans preuves;
ce qu?il doit penser, sans raisonnëi*; ce qü il
doit faire,sans savoir pourquoi. On devroit
commencer àinstruire l’adoléseenèëy par les
sciences ekàctes, comme la physique, 1 histoire
naturelle, la chimie, les preiïiiers elé-
mens dès mathématiques ; et non par ces
ennuyeuses théologie, morale , métaphysique,
logique, grammaire, etc. qui ne peuvent
être entendues à cet âge, qui font perdre le
tems et disloquent la raison de la jeunesse.
On se plaint à tort qu’il y ait tant de sots ;