reste constant au milieu de toutes les diversités
qui proviennent du mélange dont j’ai parlé.
4. Quant à la manière dont la nature a produit
le fer spathique, plusieurs chimistes ont regardé
cette substance comme le résultat d’une combinaison
directe de fer et d’acide carbonique. Suivant
cette opinion, le fer spathique seroit une
véritable mine de fer qu’il faudroit placer dans
le genre de ce métal. Mais on peut demander
pourquoi la combinaison dont il s’agit auroit donné
naissance à une molécule intégrante parfaitement
semblable à celle de la chaux carbonatée, et pourquoi
d’ailleurs le carbonate de fer renfermeroit
toujours une certaine quantité de chaux , qui va
quelquefois jusqu’à la moitié de là masse totale?
Rome de Lisle pensoit, d’après le Cit. Sage (1),
que le fer spathique deVoit son origine à un spath
calcaire décomposé, dans lequel la terre métallique
du fer auroit remplacé la terre calcaire, en
s’emparant de l’acide qui étoit uni a celle-ci. Il
cite , entre autres exemples d’un effet semblable,
les calamines, qui ont conservé la forme du spath
calcaire, auquel elles ont succédé , et le bois pétrifié
, qui présente encore le tissu ligneux. Mais
les calamines n’ont pas la structure du spath calcaire
; elles ne l’imitent que par la forme extérieure.
Dans le bois pétrifié, l’organisation est détruite
; il n’en reste que l'apparence. Enfin, ce
qui infirme encore d’avantage l’opinion de Romé
de Lisle, c’est que l’acide carbonique a plus d’affinité
avec la chaux qu’avec le fer, et ainsi on ne
peut pas supposer que le fer ait enlevé cet acide
à la chaux par une affinité prépondérante. $i
5. Il est, au contraire, infiniment probable que
le fer spathique a été produit comme d’un seul
jet, c’est-à-dire, que la chaux carbonatée a entraîné
accidentellement plus ou moins de fer dans
sa cristallisation, de manière que ses molécules
conservoient leur tendance à s’arranger suivant les
lois qui leur étoient propres.
Ce qui paroît ajouter un nouveau degré dé
vraisemblance à cette opinion, c’est la propension
qu’a la substance dont il s’agit ici, à s’offrir sous
des formes contournées, dans le cas d’une cristallisation
précipitée. Nulle part la chaux carbo-
*natée pure n’offre un pareil accident. Or, il est
assez naturel de penser que les molécules ferrugineuses
ont influé dans l’espèce de perturbation
qu’éprouvoit l’affinité réciproque des molécules
calcaires, ce qui suppose qlie les unes et les autres
se sont réunies au moment même de la cristallisation.
Je crois avoir suffisamment motivé le parti que
j’ai pris de ranger le fer spathique à la Suite de la
chaux carbonatée, qui lui imprime le caractère
invariable de sa propre structure ; et j’ai d’autant