premier rhomboïde restera encôre simple en pénétrant
le second. Mais ces rayons changeront de
fonction, c est-à-dire, que celui qui étoit rayon ordinaire
dans le premier rhomboïde, se dirigera
dans le second comme rayon d’aberration, et réciproquement.
ï' Mais dans toutes les positions intermédiaires,
c est-a-dire, dans celles ou les sections principales
seront inclinées entre elles, chacun des deux rayons
sortis du premier rhomboïde se partagera de nouveau
dans le second, en un rayon ordinaire, et
un layon d aberration, qui se dirigeront conformément
a 1 incidence du rayon dont iis seront les
soudivisions. Ces résultats intéressans sont de
Newton.
2,2. ¡11 est a remarquer que les rayons d’aberration
ont cela de commun avec les rayons ordinaires,
qu’en repassant du rhomboïde dans l’air
par une face parallèle à celle par laquelle ils étoient
entrés „ ils prennent une direction qui est elle-même
parallèle à celle du rayon incident.
25. Nous n’avons considéré, jusqu’ici, que les
résultats les plus généraux de la réfraction du rayon
d aberration, ceux sur lesquels on ne peut élever
aucun doute. La difficulté consiste à déterminer,
d. une manière précise, la route de ce rayon. Or,
les sentimens sont partagés à cet égard. Newton et
Huyghens admettent pour la réfraction de ce
rayon, une loi particulière, différente de la loi
commune.
commune. D’autres physiciens, au contraire, pensent
que ce rayon se réfracte selon la loi ordinaire ;
et cette idée a été la plus généralement suivie.
Nous allons essayer d’apprécier chaque opinion, et
de rectifier celle qui nous paroît approcher le plus
de la vérité.
24. Huyghens faisoit consister la propagation de
la lumière dans des espèces d’ondulations qui
étoient, en général, d’une figure circulaire (1).
Mais il supposoit que la lumière, en pénétrant
un rhomboïde calcaire, y produisoit des ondulations
de deux figures, l’une circulaire comme dans
les autres corps, l’autre elliptique, particulière au
cas présent; et c’étoit à ces dernières ondulations
qu’il attribuoit la réfraction extraordinaire. Il
manie cette hypothèse avec beaucoup d’art, et il
parvient même à ce résultat très-remarquable, que
la somme des deux amplitudes d’aberration, sous
deux incidences égales en sens contraire, est une
quantité constante, double de celle qui a lieu sous
l’incidence perpendiculaire, c’est-à-dire, double
de la ligne f l (fig. 5g ).
Quand même on admettroit la théorie d’Huy-
ghens, sur la propagation de lp. lumière, l’idée de
ces ondes elliptiques, qui se combinent avec des
ondes circulaires dans la double réfraction, auroit
(1) Christ. Hugenii opéra r e liq u a , 1.1 . Tractatus de
lumine ; Traité de la lumière, par le même. Leyde, 1690.
T om e II. o