autres gemmes, rachète ce qui lui manque de ce côté,
par le charme de sa couleur. Le pourpre étincelant
du rubis, le jaune doré de la topaze, le bleu céleste
du saphir, sont de ces teintes qu’on se plaît à
considérer successivement, et dont l’une nous distrait
sur les beautés de l’autre. Mais le vert de l’éme-
raude est la couleur amie de l’oeil, celle sur laquelle
il semble se fixer, après avoir joui un instant des
autres ; la seule qui, selon le langage de Pline ( i),
le remplisse sans le rassasier; celle qui, enfin,
attache si agréablement notre vue sur le fond du
tableau riant que nous offre la nature, lorsque la
végétation est dans toute sa force. Mais cette perfection
est souvent altérée par des glaces, des nuages,
etc. , qui interrompent ou offusquent la transparence
de la pierre ; en sorte que les émeraudes
d’un beau vert, diaphanes et exemptes de défauts,
empruntent un surcroît de prix de leur seule rareté.
La foiblesse et le peu d’agrément des teintes, dans
la plupart des émeraudes connues sous les noms
de beril et d’aigue-marineou. le fer est substitué
au chrome, comme principe colorant, placent ces
variétés, dans l’estime des lapidaires, fort au-dessous
des émeraudes vertes; et l’on doit s’attendre
que ceux qui ne cherchent dans les gemmes que
ce qui flatte l’oeil, ne conviendront pas facilement
que l’émeraude et le beril soient une même chose.
( i) Hist. n a t., 1. XXXIV , c. 5.
VI I Ie; ES PÈCE.
E U C L A S E , c’est-à-dire , facile à briser.
Euclase , journal des mines , n°. 28, p. 258.
Euclasius, Lin. , sjst. nat., édit. i 3 , Lipsiæ, 1793 ,
t. I I I , p. 442. Euclase, Daubenton, tabl.,p. 6.
Caractère essentiel. Divisible par deux coupes
longitudinales, perpendiculaires entre elles , dont
l’une est extrêmement nette.
Caract. phys. Pesant, spécif., 3,062 5.
Gonsistance. Rayant le quartz, et en même temps
fragile, et réductible en lames par une légère percussion.
Réfraction, double à un degré très-marqué.
Caract. géom. Forme primitive. Prisme droit à
bases rectangles (Jig. 5i ) pl. XLV. Les divisions
parallèles à T sont d’une extrême netteté,
très-éclatantes et très-faciles à obtenir; celles qui
répondent à M sont moins nettes, et s’obtiennent
plus difficilement. La position des bases n’est que
présumée.
Molécule intégrante, id. (1).
Cassure, transversale, eonchoïde.
Caract. chim. Au chalumeau , l’euclase perd
(1) Le rapport entre les trois dimensions B , C , G est.
celui de v 5 , V ia et v 8.
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