rayon réfracté rt fera exactement la même fonction
à l’égard de l’un et de l’autre. Par une raison
semblable, le rayon qui suivra la direction p'p se
décomposera dans le rhomboïde, de manière que
le rayon d’aberration sera encore pt.
La proposition sera toujours vraie, quelles que
soient les positions des points visibles le long des
lignes r'r3 p'p ; d’où il suit que si l’on suppose
l’un en r et l’autre en p , pis et j'ts seront les routes
des rayons qui arriveront en j , et tout se passera
encore comme dans l’hypothèse du rayon incident
st. Les choses étant dans cet état, supposons un
oeil placé en s. Cet oeil verra deux des quatre
images données par les deux points se confondre
sur la direction st. Donc, toutes les fois que cette
réunion a lieu, la distance pr entre les deux points
est l’amplitude d’aberration, relativement à un
rayon incident qui auroit la direction sous laquelle
l’oeil voit l’image unique formée par la réunion
dont on a parlé.
Or, nous avons vu qu’il étoit nécessaire, dans ca
cas, de changer la distance entre les deux points, à,
mesure que la position du rayon visuel varioit elle-
même; d’où il suit que l’amplitude d’aberration
n’est pas une quantité constante, comme Newton
l’avoit pensé.
Elle n’est pas non plus constamment parallèle
à la petite diagonale bn ; car nous avons vu que
quand le rayon visuel n’étoit pas dans le plan abne
D E M I N É R A L O G I E . z i5
(fig. 53) (et il en faut dire autant de tout autre
plan parallèle à celui-ci ), on ne pèuvoit faire concourir
deux images en une seule, qu’en plaçant
les deux points visibles sur une ligne inclinée à la
diagonale. Donc, dans tous les cas de ce genre,
l’amplitude d’aberration, qui mesure la distance
entre les deux points, fait elle-même un angle
avec la diagonale.
Il paroit que Newton ayant fait ses expériences
avec des rhomboïdes d’une hauteur peu considérable,
et n’ayant pu mesurer avec assez de précision
les distances et les positions des rayons de
lumière qu'il ïntroduisoit immédiatement à travers
ces corps, aura été entraîné par l’extrême simplicité
de la loi qui sembloit s’offrir à son observation.
27. Parmi ceux qui ont cru pouvoir ramener
la réfraction du rayon d’aberration aux lois ordinaires
, la plupart, et entre autres Buffon (1), ont
cru qu’un rhomboïde de chaux carbonatée étoit
composé de couches entrecroisées, de deux densités
différentes, produisant chacune une réfraction
particulière, avec un rapport constant entre les
sinus, comme dans les substances dont la réfraction
est simple. Suivant Buffon, ce rapport est
celui de 5 à 3 pour une substance, et celui de iq
à 7 pour l’autre.
Cette hypothèse, qui paroît très-admissible au
(1) Hist. nat.des minér., édit. in-12, t.VII, p. i Sj etsuiv:.