À N & O T J L T I O N S.
1. Les cristaux de Spinelle se trouvent à Ceilan,
dans une rivière qui vient des hautes montagnes
situées vers le milieu de cette île (i). Ils. sont
entremêlés de zircons, de tourmalines et de diverses
autres pierres. Je n’en ai jamais vu que d’isolés.
On les confondoit avec la télésie rouge , dite rubis
oriental, avant que la forme cristalline de celle-ci
fût connue , et l’on supposoit, en conséquence ,
qu’ils avoient le même lieu natal , qui étoit le
royaume de Pégu (2).
2. L’espèce de déplacement que subit une des
moitiés de l’octaèdre primitif, dans le spinelle %
transposé , et en général les renversemens qui produisent
dans les cristaux des angles rentrans d’une
part, et saillans de l’autre, semblent dépendre
d’une sorte de polarité qui agit sur les molécules
intégrantes.
Dans les cas ordinaires , cette polarité détermine
les petits rhomboïdes ou autres parallélipipçdes,
qui forment ces molécules, a s accoler de manière
que les faces voisines de celles de jonction soient
de part et d’autre sur un même plan. Mais il y
a une seconde position, dans laquelle les deux
(1) De Lisle, t. I I , p. 23o.
(2) Voyez la i re. édit: de la cristallogr. du même auteur,
p . 219.
D E M I N E R A L O G I E . 5o3
rhombes de jonction ayant toujours une coïncidence
parfaite , les faces voisines feroient ensemble
un angle rentrant d’un côté , et un angle saillant
du côté opposé. Il ne s’agit, pour arriver de la
première position à la seconde, que de faire faire
à l’un des rhombes de jonction un demi-tour sur
l’autre. Or , lorsque ce dernier cas a heu dans la
nature, on peut concevoir qué c’est en vertu d’un
renversement de pôles analogue à celui des pôles
de deux aimans ; et il suffit même que , par une
cause quelconque, les premières molécules qui se
réunissent pour faire naître un cristal, ayent pris
des positions renversées, pour que celles qui viennent
ensuite s’y juxta-poser , s’arrangent à leur
imitation ; d’où il résultera que toutes les molécules
d’une moitié seront situées en sens contraire de
celles de la moitié opposée. Au reste, le peu de
connoissances que nous avons sur l’action intime
des forces qui déterminent la cristallisation, ne nous
permet que de simples aperçus relativement aux
aceidens de ce genre.
3. Quoique le spinelle soit moins estimé par les
lapidaires que la télésie rouge, qui est sensiblement
plus dure , et a plus de jeu , ces artistes ne
laissent pas d’y attacher beaucoup de prix , lorsqu’il
est d’un certain volume et d'un rouge vif. On le
fait même quelquefois passer alors pour le vrai
rubis oriental. L’auteur de l’article diamantaire-lapidaire
, Encyclop. , méthod.■, arts et mét. j t. I I ,