pèces d’escaliers, qui annoncent une cristallisation
précipitée. Plusieurs s’amincissent insensiblement
en pyramides, dont les faces sont à peine inclinées
sur les bases. J’ai été très-long-temps sans pouvoir
m’en procurer d’assez caractérisés, pour se prêter
à l’application de la théorie des décroissemens.
3. On voit dans la collection du muséum d’histoire
naturelle , une télésie blëue d’un volume
considérable, qui y a été transportée du garde-
meuble de la couronne. Elle pèse, suivant le Cit.
Brisson (i) , 7 gros , 7 grains f , qui reviennent à
peu près à 272 décîgrammes. Elle a la forme d’un
parallélipipède obliquangle. Mais son aspect décèle
visiblement le poli de l’art, et n’est point fait pour
donner une véritable idée de sa véritable forme
originaire. On peut seulement présumer que celle-
ci avoit, avec le rhomboïde, un certain rapport
que l’artiste aura conservé, du moins en gros,
pour ménager le volume de la pierre.
4. Le surnom d'oriental a été donné à la télésie,
parce qu’on l’avoit trouvée d’abord dans l’Inde , et
l’on appeloit occidentales d’autres pierres, telles que,
la topaze de Saxe , qui se trouvoient dans les pays
occidentaux. Les variétés de la télésie étant plus estimées
que ces dernières pierres, à raison de leur
dureté, de leurs vives couleurs, du beau poli dont
elles étoient susceptibles, les mots d'oriental et
(1) Pesant, spécif. , N°. 110,
ài occidental emportoient en même temps avec eux
l’idée d’une plus grande ou d’une moindre perfection ;
et ils ont fini par n’être plus que les signes de cette
idée, lorsque des observations plus récentes eurent
fait rencontrer dans les pays occidentaux des pierres
qui ne le cédoient en rien aux premières. C’est dans
ce sens que le saphir du Puy peut être appelé
oriental. La même acception a été étendue, depuis,
aux agathes, aux albâtres, etc. Ce sont les qualités
qui plaisent à l’oeil , et non pas les localités
qui, dans l’usage du commerce , décident de l’application
des mots oriental et occidental.
5. L ’usage qui s’étoit introduit de distribuer les
gemmes d’après les couleiirs, a jeté une grande
confusion dans cette partie de la lithologie. Si nous
rapportons ces couleurs à celles du spectre solaire,
comme à des termes généraux de comparaison ,
nous aurons le tableau suivant.
Rouge. Rubis, ,
Rouge mêlé, d’un peu d’orangé. Vermeille.
Rouge chargé d’orangé. Hyacinthe la belle.
Orangé. Hyacinthe..
Jaune. Topaze.
Jaune-verdâtre. Chrysolite.
Vert-jaunâtre. Péridot.
Vert. Emeraude.
Vert-bleuâtre. Aigue-marine. Beril.
Bleu. Saphir.
Indigo. Saphir indigo.