C r i s t a u x r é g u l i e r s ,
a. On chercheroit en vain , dans tout le règne
minéral, une espèce qui se prêtât davantage que »
celle-ci à une étude approfondie de la cristallisation.
Abondance de cristaux, diversité de formes,
netteté des coupes qui résultent de la division
mécanique, tout se réunit pour offrir en
même temps au naturaliste un but digne de tout
son intérêt, et des moyens propres à seconder
ses efforts pour y atteindre.
Cette.partie de la cristallographie, ainsi que je -
lai dit ailleurs, est celle qui m’.a fourni les bases
et les premiers développemens de la théorie des
décroissemens. Mes calculs, dirigés alors vers les
formes qui se présentent le plus ordinairement ^ ne
m’ofirirent que les lois les plus simples , parmi
toutes celles dont il faisoit voir la possibilité. Mais
ayant cherché depuis à étendre mes observations
sur toutes les cristallisations connues de la même
substance, j’ai été conduit à des lois mixtes et
intermédiaires, qui dérogent sensiblement à la simplicité
des précédentes. Au reste , il n’est pas surprenant
que la même fécondité qui a répandu
dans le sein du globe les cristallisations calcaires
en tant de lieux différens, et avec tant de profusion
, se montre encore dans la diversité
des moyens employés à les produire ; et l’on
remarque
remarque d’ailleurs que ces lois mixtes ou intermédiaires
, qui compliquent la structure de certains
cristaux , sont ordinairement associées à des
lois beaucoup plus simples, quiinterviennent çlans
la même structure, comme poùr attester la dépendance
mutuelle où elles sont les unes à l’égard des
autres , et écarter toute idée d’anomalie et d’exception
proprement dite. i
3. Mais ce qui est digne surtout d’attention ,
dans la cristallisation de la chaux carbonatée, c’est
la série de propriétés géométriques qui se développe
, au moyen de la comparaison des formes
originaires de cette substance. L ’inversioU des
angles , dans quatre rhomboïdes différens, considérés
deux à deux, la reproduction de ceux du
noyau sur le cristal métastatique, la constance de
ceux du persistant, malgré le changement de
figure qu’ont subi les faces , les hypothèses curieuses
auxquelles se prête le paradoxal, les nombreux
rapports qui lient l’analogique avec d’autres cristaux,
etc., sont autant de résultats d’une géométrie
qui paroîtroit mériter d’intéresser par elle-
même , comipe simple objet de spéculation , indépendamment
de ses applications à des êtres réels.
4. Le calcul analytique qui conduit à ces résultats
, offre un autre avantage relatif à un moyen
très-propre à faciliter l’étude de la Cristallographie
; c’est de fournir, dans beaucoup de cas, des
méthodes promptes, faciles et précises pour repré-
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