tive de cette dernière substance, se retrouve comme
forme secondaire dans le plomb sulfuré.
Il résulte de cette réciprocité, dont je pou«~
rois multiplier les exemples, que si l’on se mé-
prenoit sur la véritable forme primitive de quelqu’une
des espèces où elle a lieu, en lui substituant
une forme qui ne seroit que secondaire,
on pourroit également déduire de celle - ci les
autres formes, et en, particulier la-forme primitive,
par des lois régulières de décroissement ,
en sorte que les molécules auxquelles s’appli-
queroient ces lois seroient semblables a celles
qui résulteroient de la soudivision du noyau
hypothétique.
Mais on sait que les espèces qui sont en commerce
de formes primitives et secondaires, si
je puis parler ainsi, se réduisent, du moins a
en juger d’après l’état actuel de nos connois-
sances, à celles où ces formes elles-mêmes por*
tent un caractère particulier de simplicité et de
perfection, et peuvent être regardées comme
autant de limites par rapport à toutes les formes
de leur genre. T elles sont le cube, 1 octaèdre
régulier et le dodécaèdre rhomboïdal. On n’a
point encore trouvé que les autres formes qui
s’écartent de ces limites, fussent communes à des
minéraux de nature différente.
184. J’ai désiré de savoir si la cristallisation
des substances placées hors de ces limites n’oflriroit
roit pas cependant encore la possibilité de substituer
hypothétiquement une forme secondaire
à la forme primitive, et d’en faire dériver cette
dernière, ainsi que toutes les autres, à l’aide
de la théorie des décroissemens, et j’ai trouvé
que l’hypothèse-dont il s’agit s’étcndoit généralement
aux cristaux de toutes les substances,
malgré les diversités et même les contrastes que
présentent souvent les formes cristallines relatives
à une même espèce. Il est presqu’inutile d’avertir
que la forme secondaire substituée au vrai
noyau doit être choisie parmi les six que l’observation
nous a fait reconnoitre jusqu’ici comme
-étant les seules formes primitives des cristaux.
Pour peu que l’on ait réfléchi sur la théorie,
on conçoit déjà, à l’aide du simple raisonnement,
que cette substitution doit être permise.
Il suffit pour cela de considérer que les axes des
cristaux secondaires sont en rapport commensurable
avec ceux des cristaux primilifs, et qu’il
en est de même des diverses lignes dont les positions
se correspondent dans les uns et les autres.
Par exemple, l’axe du rhomboïde inverse de la
chaux carbonatée est triple de celui du noyau,
et sa diagonale oblique, qui répond, par sa position
, à l’arête supérieure du noyau , est pareillement
triple de cette arête. Or, les lois de décroissement
et les formes des molécules auxquelles
ces lois s’appliquent ayant nécessaire-
T om e II. B