que les limites avoient cette propriété, que certaines
quantités devenoient nulles en les atteignant,
je soupçonnai que tous les cristaux à double réfraction
pourroient bien avoir un sens où ils ne
douHleroient pas les images des objets, comme
cela avoit lieu par rapport au cristal de roche,
d’après les observations du père Beccariâ. Je fis
donc tailler un second prisme d’aigue-marine, de
manière que les deux faces produites artificiellement
fussent inclinées à Taxe en même temps
qu elles l’étoient l’une à l'autre , et dès - lors les
images des objets vus à travers ce prisme, parurent
doubles. Des expériences analogues, faites sur d’autres
cristaux , présentèrent des résultats semblables.
Ainsi, tous les caractères physiques et géométriques
s’accordoient à solliciter entre l’émeraude et l’aigue-
marine, ün rapprochement auquel je désirois cependant
que la chimie donnât encore sa sanction
(i).
Les premières analyses de l’une et l’autre substance,
faites par le citoyen Vauquelin, semblèrent
prouver que cette restriction étoit non-seulement
sage, mais même nécessaire (2). La différence entre
les résultats tenoit à ce que ce célèbre chimiste
trou voit dans le beril ou l’aigue-marine une terre
(1) Supplément à l’extrait du traité , journ, des mines ,
N°. 53. - v
(2) Voyez le journ. des mines, N®. 38 , p. 96 et 97.
d’une
d’une nature jusqu’alors inconnue, que l’émeraude
ne lui avoit point offerte. Mais ayant recommencé
l’analyse de celle-ci, il parvint à y retrouver cette
même terre, et consomma ainsi une réunion, qui,
pour avoir été tardive, n’en est que mieux cimentée*
Vauquelin, en traitant l’émeraude, avoit reconnu
que le principe colorant de cette gemme
étoit ce même chrome qu’il venoit de découvrir
dans le plomb rouge, à l’état d’acide, tandis que,
dans l’émeraude, il n’étoit qu’oxydé ; et l’on doit
remarquer comme une circonstance heureuse, que
la première analyse entreprise par ce savant, après
celle du plomb rouge, ait doublé, pour lui, le
plaisir de la découverte, en lui en offrant de nouveau
l’objet sous une forme différente.
6. M. Kirwan dit que le berij devient électrique
par le frottement (1), et c’est à quoi l’on
devoit s’attendre d’avance; mais il ajoute, ce qui
seroit singulier , qu’un des pôles est attractif, tandis
que l’autre est répulsif, c’est-à-dire, sans doute,
que ces pôles acquièrent des électricités contraires.
Je m’y suis pris de toutes les manières, èt j’ai
constamment observé que les deux pôles av oient
l’un et l’autre la même espèce d’électricité, qui étoit
vitrée ou positive.
7. L ’émeraude, inférieure en dureté à plusieurs
(1) Eléments o£ mineralogy , 1.1 , p. 249.
T ome II. L 1