loppement pourra offrir une application heureuse
de ces nouvelles connoissances à la théorie de plusieurs
phénomènes naturels.
5. Avant que la chimie eut mis en évidence la
diversité de nature qui existe entre le grenat et
l’amphigëne, l’opinion la plus commune faisoit de
celui-ci un grenat qui, originairement rouge,
avoit été altéré et blanchi par les agens volcaniques
(i). D’autres regardoient l’amphigène
comme le résultat d’une sorte de vitrification ,
qui se seroit cristallisée dans les courans des laves
fluides, ou qui auroit été produite dans la pâte
de ces laves, pendant que l’action des feux souterrains
faisoit bouillonner celle-ci dans 1 intérieur
des foyers volcaniques.
Dolomieu s’étoit déjà déclaré , depuis long-temps,
contre ces deux opinions (2), e t, suivant ce cé-
0 ) Romé de Liste dit que, parmi plusieurs cristaux de
grenat blanc qu’il possède , il en est qui conservent des
vestiges de leur couleur rouge (Cristal., t. I I , p. 335 );
mais les cristaux de sa Collection, qui appartient aujourd hui
au Cit. Gillet, ont seulement des taches superficielles d un
roux obscur , et qui paraissent provenir de la matière enveloppante.
Le même savant suppose que l’on voit aussi ,
sur les grenats blancs , des stries semblables à celles qui sillonnent
les faces du grenat à 24 trapézoïdes tib ia ., p. 333).
Ce sont plutôt de simples fêlures, qui ont des directions
différentes , et correspondent aux coupes, à l’aide desquelles
on parviendrait à extraire du cristal son noyau cubique.
(2) Notes sur la dissertation de Bergmann , relative aux
produits volcaniques.
lèbre naturaliste, les amphigènes , très-distingués
des grenats rouges par leurs propriétés et par leur
constitution, ne se trouvoient dans les laves, ainsi
que les horn-blendes ( amphiboles ) , les pyroxè-
nes , les feld-spaths, que comme des produits ad-
ventifs, qui auroient été seulement enveloppés par
la lave encore à l’état de fluidité.
MM. Salmon et Léopold de Buch ont entrepris,
récemment, de défendre le second sentiment, et
de prouver que les principes constituans de l’am-
pbigène ou de la leucite, après s’être dégagés de
la lave, tandis que celle-ci couloit encore, s’étoient
réunis, au sein de cette même lave, conformément
aux lois de l’affinité qui les sollicitoit (1).
Une des raisons sur lesquelles ils se fondent, est
que les leucites que l’on trouve à B or ghetto, près
du Tybre, renferment tantôt des grains de basalte
enveloppés de tous côtés par la matière du
cristal dont ils occupent le centre, tantôt des portions
du même basalte qui, d’un côté, pénètrent
le cristal et, de l’autre, sont adhérentes à la lave
voisine. On pourroit peut - être répondre , dans
l’hypothèse contraire, que les leucites , lors de
(1) Voyez , pour le développement de cette opinion , le
mémoire de M. Salmon, journ. de phys. , prairial, an 7 ,
p. 432, et celui de M. de Buch, id em , vendémiaire, an 8 ,
p. 262 , où ce naturaliste a discuté la question présente avec
une grande sagacité, et a beaucoup ajouté aux preuves alléguées
par M. Salmoq.