néraux , tels que l’analcime , le plomb sulfuré,
le fer sulfuré, etc. , toutes les faces subissoient les
mêmes lois de décroissement, et pouvoient être
prises indifféremment pour bases. Des cristaux très-
prononcés, dont je suis redevable à M. Léopold
de Buch , m’ont mis à portée de reconnoître , sans
aucune équivoque, que la forme primitive de
l’idocrase avoit seulement deux faces carrées, et
que sa hauteur étoit un peu plus grande que le
côté de la. base, ce qui faisoit rentrer cette forme
dans l’analogie des parallélipipèdes ordinaires.
5. Ceci nous conduit à examiner l’opinion de
quelques naturalistes, qui ont pensé qu’il n’existoit
point, en minéralogie, de véritables cubes, ni d’octaèdres
ou de tétraèdres réguliers ; mais qu’il y
avoit entre les cristaux que nous regardions comme
tels , et lés solides géométriques, de petites différences
qui, jusqu’ici, avoient échappé à nos ins-
trumens, mais que l’on parviendroit peut-être un
jour à saisir, avec des moyens susceptibles d’une
plus grande précision (i). Il me paroîtbien prouvé,
( i) Cette opinion rentre dans celle qu’a énoncée le célèbre
Buffon , lorsqu’il a dit : « les observations multipliées
des cristallographes auroient dû les rappeler à cette métaphysique
si simple , qui nous démontre que dans la nature
il n’y a rien d’absolu, rien de parfaitement régulier.
C’est par abstraction que nous avons formé les figures géométriques
et régulières , et par conséquent nous ne devons
pas les appliquer comme des propriétés réelles aux produc-
D E M I N E R A L O G I E . 583
au contraire, que la cristallisation, dans certains
cas, atteint l’exactitude géométrique ; et voici le
raisonnement sur lequel je me fonde.
Nous connpissons des formes primitives qui différent
assez peu d’un solide régulier, par exemple ,
du cube, pour que l’oeil puisse y être trompé ;
mais assez cependant pour que la différence devienne
sensible à l’aide d un instrument manié par
une main exercée. Tel est le noyau de la cha-
basie ; tel est encore celui du fer de 1 île d Elbe,
qui a été pris, pendant si long-temps, pour un véritable
cube. Mais ces noyaux se comportent à la
manière des rhomboïdes, c’est-a-dire, qu il faut
imaginer un axe qui passe par deux de leurs angles
solides opposés, pris pour sommets ; et tantôt
ces sommets restent intacts , tandis que les
parties latérales subissent des décroissemens, tantôt
c’est le contraire qui a lieu , et tantôt, enfin,
il se fait des deux côtés des décroissemens suivant
des lois différentes.
D’une autre part , il existe des solides primitifs
dont tous les angles mesurés avec le plus grand
soin, paroissent droits ; et dans les divers cristaux
qui en dérivent, les lois de décroissemens produisent
presque toujours de tous les cotes des
tions de la nature, etc. H is t, n a t, des m inéraux , èd it* in~
la , t. V I , p . lo i.