A n n o t a t i o n s .
1. La chaux fluatée est commune dans un©
multitude d’endroits, particulièrement dans le Der-
bishire , en Angleterre ; dans les mines de Saxe,
dans la ci-devant Auvergne, etc. Les cristaux
cubiques sont les plus ordinaires. On en trouve
d’octaèdres, d’un rouge couleur de rose, à Gha-
mouni, en Savoie. La variété 3 , en dodécaèdres
rhomboïdaux, qui est très-rare, a été découverte,
il y a environ 12 ans, par le Cit. Subrin, élève
des mines , entre le Breuil et Charecey , route
du Petit Montcénis à Châlons.
2. Les cubes isolés, d’un gris sale, cités dans
l’appendice, se trouvent en Angleterre, près de
Boxton. On aperçoit, dans leurs fractures, des
indices très-sensibles de joints naturels situés parallèlement
aux faces de l’octaèdre primitif
M. Macie, de la société royale de Londres, a
reconnu qu’ils étoient mélangés d’argile ferrugineuse.
Cette terre y fait, à l’égard de la chaux
fluatée, à peu près la même fonction que la matière
quartzeuse, par rapport à la chaux carbo-
natée, dans les cristaux connus sous le nom de
grès cristallisé de Fontainebleau.
3. La chaux fluatée fait souvent partie de la
gangue des mines métalliques, et sert à favoriser
la fusion des autres substances terreuses dont la
mine est mélangée, et à produire ainsi la sépaj
ration de ces substances d’avec le métal au-dessus
duquel elles s’élèvent à l’état de verre ou de scories.
De là les noms de spath Jluor et de spath fusible,
que l’ou a donnés à la chaux fluatée. Les métaux
qu’elle accompagne sont ordinairement l’argent,
le cuivre, fétain et le plomb, rarement l’or et le
mercure.
4. Cette suhstance acidifère a été d’abord réunie,
par plusieurs chimistes, avec la chaux fluatée et
la baryte sulfatée. Onprenoit alors la baryte pour
une modification de la chaux, et l’on confondoit
l’acide de la chaùx fluatée avec l’acide sulfurique;
en sorte qu’on ne voyoit autre chose, dans les
trois substances, que des combinaisons de ce dernier
acide avec la chaux.
Les observations de Marcgraff mirent les chimistes
sur la voie, pour découvrir le vice de ce rapprochement.
Mais il étoit réservé à Schéelle de faire
le pas important, et de prouver que la base du
spath fluor étoit combinée avec un acide particulier
, que l’on a nommé acide spathique , et mieux
encore, acidefluorique , et qui, entre autres propriétés,
a celle de corroder le verre.
5. Werner est le premier qui ait remarqué que
la chaux fluatée se divisoit en tétraèdres réguliers.
Mais cette observation n’a été connue ici qu’en
1790, par la traduction qu’a publiée madame
Picardet, du traité de ce célèbre minéralogiste,
sur les caractères extérieurs des minéraux (1). Au
(1) Voyez cette traduction', p. 2S2.