i°. T e r r e s . On en compte neuf, dont l’existence
est bien avérée, savoir :
1. La silice, qui est comme le fonds de toutes
les substances connues sous les noms de quartz
et de silex. Fondue avec des sels, elle forme le
verre commun.
2. L’alumine, ainsi nommée, parce qu’elle est
la base du sel que les anciens chimistes appeloient
alun. Quelques auteurs lui ont donné le nom d’<zr-
gile ; mais en minéralogie, ce nom désigne un
mélange d’alumine, de quartz, et autres principes.
3. La chaux, base des substances appelées calcaires
, où elle est unie avec l’acide carbonique,
qui s’en dégage par la calcination. Elle entre parmi
les principes d’une grande partie des substances
terreuses.
4. La magnésie, base de la substance acidifere,
nommée anciennement Sel d ’Epsom.
5. La zircone, découverte par Klaproth, dans
les cristaux nommés hyacinthes et jargons de Cey-
lan3 qui ne forment plus aujourd’hui qu’une seule
espèce, sous la dénomination de zircon. Ils participent
de la grande pesanteur spécifique de cette
terre, qui entre, au moins pour les trois cinquièmes
, dans leur composition.
6. La baryte ou terre pesante, qui fait la fonction"
de base dans deux substances acidifères,
savoir : la baryte sulfatée, anciennement spath
pesant 3 et la baryte carbonatée, connue d’abord
sous le nom de terre pesante aérée.
7. La strontiane , base de la substance acidi-
fère, que nous nommons strontiane sulfatée. Son
nom est tiré de celui de Stronfiali, endroit de
l’Ecosse où l’on a trouvé la substance qui la renferme.
On l’avoit d’abord confondue avec la baryte;
mais les différences qu’elle a offertes avec
cette dernière terre , dans des expériences plus
récentes, lui assignent un rang à part (1).
8. La glucyne , découverte par Vauquelin, dans
les cristaux appelés jusqu’alors berils et aigue-
marines de Sibérie, et dont le nom , qui signifie
doux 3 agréable , est emprunté de la propriété qu’a
cette terre de produire , avec les acidéS , des dissolutions
sucrées.
g. L’yttria, dont M. Gadolin a reconnu, le premier
, l’existence dans la substance terreuse , à laquelle
cette circonstance a fait donner le nom de
gadolinite. Celui d'yttria 3 que porte la nouvelle
terre, a i;apport à la localité de la substance qui
la renferme, et qui se trouve à Ytterby, en Suède.
Vauquelin a observé que cette terre avoit de l’analogie
avec la glucyne. Elle forme, comme celle-
ci , avec les acides , des dissolutions sucrées, mais
dont la saveur a quelque chose de plus austère,
(1) Pelletier; Mém. et Observ. de chimie , tome II,
page 441 et suiv.