sous lequel les plantes les plus délicates conservent
leur figure et leur port. J’ai, depuis long-temps, dans
ma collection , une touffe de lustre d'eau ( chara
vulgaris 3 Lin.) 3 retirée des bassins du château
dlssy, près de Paris , et dont lès traits caractéristiques
percent, pour ainsi dire , tellement à travers
l’enveloppe pierreuse , produite par l’incrustation *
que 1 oeil dun botaniste reconnoît- facilemënt la
plante. • •
8. On voit auprès -des bains de Saint-Philippe ,
dans la Toscane, une"espèce de manufacture d’incrustations
, établie par le docteur Vegni. Une ¡eau
chargée de matière calcaire p tombe ¡sur une; croix
de bois, d’où elle rejaillit sur des-moules dè bas-reliefs,
placés à des distances convenables. Lorsque
l’incrustation a pris une épaisseur suffisante, ôn la
détache, et l’on y retrouve , tous les traits du bas-relief
fidellement rendus dans une matière qui a la blan-f
cheur du plus beau marbre de Carrare (i). L ’ingé-
nieux auteur de cejfctd idée a , pour ainsidira, troùipù
la nature, en la forçant dedevenir.artiste* 07 ai
D-O U A |^Jj^y^0G ^h I Q % é
9. La chaux carbonatéé a été' jlà :^rémicre ; strb^
stance à laquelle on ail Reconnu la propriété de causer
(1) Voyez la traduction dés lieùres *def F e rb è r, sur la
minéralogie de FltUlie v p. 3y3 et tëé> léttfès du docteur
Demeste, t. I , p. 288.
D E M I N É R A L O G I E . 197
une double réfraction aux rayons de la lumière, ou,
ce qui revient au même, de doubler les images des
objets vus à travers deux faces opposées. C’est à
Erasme Bartholiri (1) que nous devons la connois-
sance de ce phénomène, dont l’explication a exercé
la sagacité de plusieurs savans très-distingués, à la
tête desquels paroissent Huyghens et Newton; et
ce qui prouve la difficulté du sujet, c’est la variété
des opinions entre tous ces savans , dont chacun,
sans s’arrêter à ce qui avoit été fait par les autres,
essayoit dç se frayer une route particulière, en
sorte qu’au milieu de ce conflit d’autorités et de résultats
sur, un sujet qui a été retourné de tant de
manières, et que l’on seroit tenté de regarder comme
épuisé, il paroît également difficile soit de choisir
dans ce quia été dit, soit de dire quelque chose de
nouveau.
Je vais d’abord présenter la série des observations
que l’on peut faire, en regardant les images
des objets à travers les rhomboïdes connus sous le
nom de spath d'Islande. J’ajouterai, en faveur
de ceux qui seraient bien aises de connoitre ce
sujet sous le point de vue de la physique, quelques
déveïoppemens sur la théorie du phénomène, et
sur les résultats des recherches particulières que j’ai
entreprises pour en déterminer la loi, et me mettre
à portée d’apprécier les divers sentimens entre les-
(r) Expér. crist, Islanct. , p. 3.