masse des deux étôit constamment la même (i).
Cètte identité de fonctions , qui permet de substituer
un alkali à l’autre , offre aux chimistes un
nouveau sujet de recherches intéressantes.
4. On a observé que l’alun prenoit la forme
de l’octaèdre régulier, lorsque sa base étoit saturée
d’acide ; mais qu’il cristallisoit en cubes, lorsqu’il
y avoit excès de base jusqu’à un certain degré,
et que, quand elle dominoit trop , la cristallisation
devenoit confuse, et ne produisoit plus qu’une
espèce de magma.
Le Cit. Leblanc , qui a beaucoup perfectionné
l’art de faire cristalliser les sels, a obtenu des cristaux
d’alun octaèdres , cubo 4 octaèdres et cubiques
, également remarquables par la netteté des
formes et par la grosseur du volume : il est pari-
venu à maîtriser, pour ainsi dire, la cristallisation ,
en amenant, à volonté, telle forme particulière , ou
le passage d’une forme à Une autre, et en faisant
prendre aux cristaux un accroissement illimité,
sans nuire à leur régularité. Il a tiré surtout
un grand parti de l’influence que pouvoit
avoir la diversité des proportions entre les acides
et leurs bases , pour faire varier les formes (2 ) .
Mais on ne doit pas en conclure que cette diversité
entraîne aucun changement dans la forme
(1) Voyez le Journ. des mines, N ° . 28 , p. 3ao.
(2) Voyez le Journ. de pliys., n o v ., 1788, p. 374 et suiv.
des molécules intégrantes. Il paroît que quand la
quantité de base dépasse le point qui détermine
l’octaèdre régulier, la portion de cette base, qui
se combine directement avec l’acide , reste la même
, et que la portion additionnelle s’unit au sel
résultant de cette combinaison , sanS en altérer
les caractères essentiels. Mais quand même cette
manière de voir ne seroit pas la véritable , il
faudroit en chercher une qui ne portât aucune
atteinte à la constance des molécules intégrantes ,
si bien démontrée pour tous ceux qui ont étudié
, avec soin, la théorie des lois auxquelles est
soumise la structure des cristaux.
J’ajouterai une observation qui en offre une
nouvelle preuve. Il arriVe souvent qu’une forme
cristalline a des facettes qui lui sont ; communes
avec une autre forme originaire de la même substance,
plus des facettes qui lui sont particulières.
Or, les facettes communes ayant absolument
les mêmes inclinaisons dans la variété: plus composée
, que dans celle qui est plus simple, on
doit en conclure qu’elles résultent des mêmes
lois de décroissement ; ce qui suppose qu’il ne
s’est fait aucun changëment dans les molécules.
Donc, puisqu’il est impossible que la. nature soit
en contradiction avec elle-même, on ne peut pas
dire que la portion surabondante de base à laquelle
on attribue la production des facettes particulières
à la variété plus composée, ait déterminé un